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Bonjour,
A plusieurs reprises j'ai déjà évoqué ici l'installation, plus ou moins
heureuse, d'un Leysistem sur mon Moddy. Une demande de complément
d'informations, postée ce matin dans ma bal par un honorable membre de frb,.
m'a amené à lui faire une réponse dont vous trouverez ci-dessous quelques
extraits, et ceci juste à l'intention de ceux que cela peut intéresser et
qui n'auraient pas fait un tour sur mon site.
Si Bol trouve que cela à un quelconque intérêt, peut-être peut-il archiver
ce blabla dans les Faqs ( en écrémant, s'il le souhaite, tous les appartés
vaseux et approximatifs qui émaillent ma prose); cela nous permettrait d'y
renvoyer les futures demandes.
Pour les autres, à qui j'ai rebattu les oreilles avec le Leysistem, qu'ils
veuillent bien m'excuser... et, si tel est leur souhait, passer à autre
chose.
Or donc, voici :
..../"Deux systèmes s'affrontent sur le marché : le Leysistem (le mien) et
Profurl.
Pourquoi avoir choisi Leysistem ? Pour une question, toute bête, d'accueil
sur le stand (le vendeur était également l'installateur ; ce que j'ai bien
regretté par la suite...), pour une question d'esthétique : le Leysistem
ressemble plus à une GV classique que la Profurl et son énorme bôme en alu
et, bien évidemment, pour une question de prix (env. 1500 euros de
différence en faveur du Leysistem).
Les avantages de Profurl ? Incontestablement son hale-bas rigide qui
maintient la bonne angulation entre le mât et la bôme, seule garantie d'un
fonctionnement correct du système (quelle que soit la marque choisie).
Les inconvénients de Profurl ? Son système de fausse ralingue en avant du
mât qui ne me paraît pas très solide et l'aspect inesthétique (à mon goût)
de la bôme. Maintenant, n'ayant pas expérimenté le système Profurl, il m'est
impossible d'avancer un jugement éclairé.
Les avantages du Leysistem ? Sa facilité d'installation, son côté
esthétique, son prix.
Quant à l'utilisation courante, c'est une autre paire de manivelles !
Certes, le système fonctionne et même relativement correctement. Lorsque
tout va bien, prendre la valeur d'un ou deux ris ou affaler la voile est un
jeu d'enfant; mais si toutes les conditions ne sont pas strictement réunies,
c'est la panique à bord. La voile se coince, s'enroule en forçant sur le
tambour avant, sort en force de sa fausse ralingue et la seule solution
consiste à terminer la manoeuvre, à la main, au pied de mât.
Quelles sont les conditions à réunir pour que tout se passe au mieux ?
La première des choses est d¹obtenir un réglage "micrométrique" de la
balancine pour que la bôme et le mât fassent un angle de 89°. Sur le stand,
au Salon, lorsque le vendeur monte et affale inlassablement sa GV de
démonstration de trois mètres carrés, le tout avec deux doigts nonchalants,
ça semble magique; sur un 38 pieds, avec des creux d'un ou deux mètres, ce
n'est plus du tout la même chanson, même si l'on vous assure du contraire.
La solution : une solide balancine en pré-étiré avec une marque d'arrêt
cousue, par exemple au niveau de l'entrée du coinceur, pour toujours
conserver le même réglage.
Autre chinoiserie : la bosse sans fin d'enroulement revient au cockpit par
des poulies placées au pied de mât (à vous de les prévoir avant la pose) et
passe par d'autres poulies, renvois ou guides pour revenir au cockpit.
Evidemment, à la moindre manoeuvre, des "coques" se forment et bloquent tout
le système; comme évidemment, pendant ce temps-là, vous n'avez rien vu et
continuez à wincher comme un baudet, tout se coince et risque de se
déchirer. La solution? Je l'ai trouvée cet été : une poulie ouvrante au bout
de la bosse sans fin, frappée sur un élastique (genre rappel de trapèze pour
dériveur, j'en ai toujours une vingtaine de mètres à bord, cela sert à plein
de choses), lui-même frappé sur un point fixe, dans le prolongement de la
bosse de manoeuvre (dans mon cas, le balcon arrière). C'est mi-ra-cu-leux.
Troisième difficulté : le bon contrôle de la drisse de GV pendant la
descente et l'enroulement de la GV. Trop tendue, elle oblige à forcer comme
pas possible sur la bosse de manoeuvre, trop lâche, la voile s'affale trop
rapidement et il faut passer la surmultipliée pour suivre le rythme.
Au début de l'utilisation de ce système, je m'arrangeais pour que nous
soyons trois, voire quatre à la manoeuvre (et il faut bien admettre que les
volontaires ne se bousculaient pas) : un pour contrôler la drisse de GV, un
pour actionner la bosse d'enroulement, un pour surveiller les noeuds et les
coques sur le trajet de la bosse sans fin et un quatrième, si y en avait un,
pour aider à enrouler au pied de mât (j¹ai rapidement supprimé le poste de
quatrième homme, le jour où un membre d¹équipage survolté à passé le pied au
travers du pare-brise de ma belle capote toute neuve)
Depuis, Dieu merci, ça va mieux. Grâce au bon réglage de la balancine, la
voile s'enroule, à peu près correctement; la bosse de manoeuvre, maintenue
par son sandow, court sans problème dans ses poulies et ses renvois. Il n'y
a guère que la drisse de GV qui nécessite encore la présence d'un équipier.
Pourtant "ils" m¹ont vendu, à prix d'or, et en supplément, un frein de
drisse censé régler le problème. En fait, sa principale fonction semble être
de bouffer avec appétit et entrain ma drisse de GV. Pour le moment donc,
rien ne vaut la manoeuvre à la main.
Deux autres problèmes encore : lorsque l'on diminue la voilure de la valeur
d'un ou deux ris, il faut, en arrivant au port, renvoyer toute la toile pour
obtenir un enroulement correct sur la bôme; sinon, la toile, qui a
travaillé, se coince irrémédiablement. Enfin, lorsque l'on est amené à
prendre la valeur de trois ris, la bôme devient dangereusement basse et
menace de tout balayer sur son passage, y compris l¹Equipage -ce qui n¹est
qu¹un moindre mal- mais surtout la capote de descente, déjà sérieusement
éprouvée lors de l¹épisode précédent.
Pour envoyer la bête, pas de problèmes majeurs, si ce n'est qu'il faut tout
de même pas mal de vigueur ou, c'est mon cas, une manivelle de winch
électrique. Encore que, dans cette dernière configuration, il faille être
particulièrement vigilant et veiller à ce que rien ne coince car sinon,
c'est la casse ou la déchirure.
De même en envoyant, faut-il vérifier que les bouts de latte ne viennent pas
se coincer entre la bôme et la poutre d'enroulement : ceci est surtout
valable pour les premières lattes et dans le cas où l'on a roulé dans le
sens des aiguilles d'une montre, alors qu'il faut faire l'inverse.
La parade? Retirer systématiquement la housse de protection de la voile,
"conçue" pour rester à poste mais qui, de toute façon, se met à vibrer et à
battre dès que l'on est au près, au risque de se déchirer. La remettre à
l'escale prend cinq minutes ( à condition de l'avoir un peu bricolée,
toujours avec un bout sandow miraculeux, pour pouvoir la fixer autour mât).
J'ai été séduit par ce système car, comme je le disais plus haut le vendeur
était aussi l'installateur pour la Méditerranée. Ce me semblait une garantie
de sérieux. Dire que les choses se sont passées au mieux serait une pure
litote mais ceci est une autre histoire.
En résumé, je ne peux pas affirmer que ce système ne fonctionne pas : j'en
suis, à 60% globalement satisfait. Simplement, je crois que ce système n'est
pas fait pour des 38 pieds et surtout, surtout, pour des vents dépassant les
3O nds. ce que, malheureusement, chacun d'entre nous est amené à rencontrer,
ne serait-ce qu'une fois, dans sa vie de navigateur."/...
Cordialement.
Alain Fosse
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