|
| |
la suite des aventures des bateaux amis qui courent les océans ...
La Grande Ourse (goélette ferro de 13m) est arrivée en guadeloupe. Voici le
récit de leur traversée.
LA GRANDE TRAVERSEE
Bloavez mad (bonne année) de Pointe à Pitre où nous nous reposons de notre
traversée et de notre réveillon...
Nous avons plusieurs fois des gens qui on déjà traversé en nous racontant la
grande houle régulière, les vents réguliers, le soleil, les grains etc...
Le bateau qui voyage avec nous, lui a déjà traversé il y a 2ans. Maintenant,
nous connaissons bien le bateau et nos capacités. Cela ne devrait pas poser
de problèmes. Alors, comment cela s'est il passé?
Le 11 dec, nous levons l'ancre de Mindelo et nous engageons dans le canal de
Sao Vincente réputé pour ses venturis. Le vent est modéré et nous déboulons
à 7/8 nds puis sous l'ile, le vent tombe brusquement. Le soir, il revient
assz faible mais on avance bien. La météo annonce de la baston sur Ridge,
Charcot enfin toute les zones au nord. Pour nous un 4 à 6 avec une forte
houle de nw. Mais pour l'instant et pendant 2jours, la moyenne est de 6 nds/
24h. Plus on avance et plus la houle devient forte et un coup de vent sur
cap vert nous ramène une maintenant croisée . Le vent lui est bien (25
nds)mais nous sommes dans un shaker . Les surfs nous poussent à + de 9 nds
mais aussiôt aprés, une autre vague nous stoppe à 3nds.
Les mouvements sont violents. Impossible de tangonné, le roulis est trop
important et le tangonse planterait dans l'eau. Le copain en sait quelque
chose: un coup de roulis il plante, le tangon a maintenant la forme d'un V.
Il m'informe à la VHF que celà n'a rien a voir avec ce qu'il a déjà vécu.
C'est bien notre vaine! En fait, mis à part les 2 derniers jours, toute la
traversée se fera en se cramponnant pourse déplacer, dormir, faire la
vaisselle ou la cuisine. Néanmoins, nous ferons notre pain tous les 2 jours.
C'est épuisant. Le matériel souffre beaucoup dans ces conditions aussi je
controle, je vérifie sans arrêt. Le régulateur d'allure travaille bien et
beaucoup, une nuit, départ au lof : c'est une drosse qui vient de lacher...
usée! en qqs minutes celle ci est changée. Autre incident : une goupille de
cardan de la gazinière saute et celle ci sort de ses gonds avec la tarte au
citron que Béa (la courageuse!) venait de préparer. Heureusement, elle était
en fin de cuisson ce qui n'était pas le cas des oeufs que je venais de
mettre sur le feu. La cuisine est subitement repeinte en jaune... Je répare,
je nettoie les murs et le sol. Une heure la tête en bas et j'offre aux
poissons le pastis que je venais de m'envoyer pour fêter le tiers du
trajet... En parlant de poissons, malgré les conditions, nous pêcherons 2
belles dorades coryphène et un superbe barracuda de plus d'un mètre de long.
Avec une mer plus maniable, nous aurions pêché tous les jours pour faire des
conserves mais là, c'était vraiment trop dure pour ce genre d'exercice.
La 8 et 9ème nuit: grain sur grain. Toute la nuit il faut réduire puis une
fois celui ci passe, remettre de la toile pour être manoeuvrant dans cette
mer sinon le bateau est balotté dans tous les sens. Nous sommes crevés.
Celui qui nous étonne le plus, c'est Brice. Lui qui d'habitude est nauséeux
et reste dans sa cabine là, il a une pêche d'enfer. Il fait ses des quarts
de 2/3heures dans la journée et le premier du soir(sous notre surveillance)
et là, passionné par les étoiles et leurs positions, il passe un sacré bout
de temps à les observer. Il devient incollable sur le sujet. En tous cas,
Béa sommes soulagés , d'une car il n'est pas malade et c'est plus sympa pour
lui et pour nous et de plus, il nous remplace bien. Un vrai équipier!
Pourtant, une nuit, un incident heureusement sans gravité : un gros coup de
roulis , les chandeliers sont dans l'eau, un grand boum! c'est Brice qui est
éjecté de sa couchette et qui vient de traverser sa cabine. Malgré le
réflexe (dans son sommeil) de se protéger le visage, il aura le nez bleu
pendant 2/3 jours.
C'est le 24 dec que nous pêchons le barracuda et le confit prévu est renpla
cé par ce poisson préparé en papillotte. Je réussis à faire un beurre blanc.
Ce plat suit un délicieux foie gras du Gers (merci Bernard et Chantal)le
tout arroser d'un Bordeaux . Quel délice! Le 25 au soir, le vent mollit et
heureusement, la houle semble se calmer . Dans la nuit, cela se confirme et
le 26, le vent tombe à force 0/1! le bateau n'est plus appuyé . Nous
finirons notre traversée au moteur!! Le 27, le jour n'est pas encore levé
que nous passons les bouées d'atterrissages puis le chenal de Pointeà Pitre.
Nous nous dirigeons vers la marina, les gars du port nous aident à nous
amarrer. Nous sautons sur le ponton , embrassades avec l'équipage du bateau
copain ... EMOTION... Les enfants courent vers une boulangerie ; baguettes
fraîches, croissants chauds, vrai café à déguster sans se cramponner. Nous
sommes transateux, heureux, le bonheur est sur l'eau et comme dans toutes
nos nav, les mauvais souvenirs s'effaceront pour laisser place aux meilleurs
moments. D'autres bateaux on traversé 8jours avant nous ont bénéficié d'une
promenade de santé... C'est comme çà... Nous avons rencontré un skipper prof
qui a traversé aux mêmes dates que nous; pour lui c'était la plus pourrie
qu'il ait eu depuis plusieurs années!!! Nous avons mis 15 jours et 12h .
Nous aurions mis moins de temps en forçant la toile mais je trouve que dans
ces conditions, le matériel souffre beaucoup aussi, nous l'avons ménagé. Pas
d'avaries si ce n'est qu'une cloison de réservoir d'eau s'est dessoudée, la
batterie moteur victime d'une mort subite et 2 coutures de génois à refaire.
Après un repos bien méritée, une revision du bateau et bien sur un réveillon
avec les copains, nous allons vers d'autres iles, d'aures mouillages.
A BIENTOT
L'équipage de LA GRANDE OURSE II Christophe, Béa et le mousse Brice
|
| |