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Bonjour Gils, bonjour à tous,
Sur le principe, tu as évidemment raison. Je veux dire : pouvoir se
passer du fardage et du poids d'un génois sur enrouleur, surtout dans du
vent et de la mer formée, est évidemment l'idéal. Cela dit, je ne
connais pas beaucoup de plaisanciers prêts à affaler leur (grande) voile
d'avant sur enrouleur pour endrailler un tourmentin. Surtout que, quand
on grée une telle voile, le vent est déjà là, et la mer sans doute avec
lui. Tout dépend évidemment du voilier concerné, mais le tourmentin
s'utilise à partir de 35-40-45 nœuds de vent. Affaler, sur une plage
avant étroite, glissante et chahutée, une voile de quelque importance
est loin d'être évident. Toi, Gils, tu te places plutôt dasn la
situation du skipper qui, au port, avant l'appareillage, sait qu'il y a
dehors du gros temps et peut tranquillement préparer son voilier au
ponton. Mais quid du plaisancier qui se fait "surprendre" en mer ?
Les skippers des 60 Open du Vendée Globe, quand ils utilisent la
trinquette (ou le tourmentin), roulent leur(s) voile(s) d'avant sur
enrouleur. Point. C'est vrai, les emmagasineurs ont réalisé une jolie
percée, et tendent à remplacer deux des trois enrouleurs autrefois
couramment gréés. Mais il ne faut pas oublier que ces voiles sur
emmagasineur sont le plus souvent en chaussette, donc simplement hissées
pendant le temps de leur utilisation - et affalées ensuite.
A mon sens, la solution la plus simple - et la plus facile à mettre en
œuvre - reste l'étai largable, ramené en pied de mât quand il n'est pas
utilisé, ou un deuxième étai fixe, repris sur une forte contre-pièce
sous le pont. Si cette deuxième solution reste plus sûre, elle impose
bien souvent de rouler (ou d'affaler) la voile d'avant à chaque
changement d'amure.
Reste que l'immense majorité des voiliers de plaisance n'a ni étai
largable, ni deuxième étai fixe. Bien souvent, le tourmentin, voile de
sécurité obligatoire, est rangée au fond d'un sac, lui-même planqué au
fond d'un coffre - et n'a peut-être jamais vu la lumière du jour. Or, il
faudrait au moins une fois gréer cette voile, tranquillement, au port ou
au mouillage. Histoire de ne pas être pris de court quand on a vraiment
besoin...
Amicalement.
Hervé
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