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Que ceux qui n'apprécient pas ma prose m'excusent
Il y a quelques années rentrant seul a bord, comme de coutume, sur mon
Etap 22 de Bretagne nord je fais escale à Audierne pour la nuit d'autant
que j'avais le courant dans le nez (On approchai du plus gros coefficient
de l'été) et que si le temps était bien établi au beau le vent lui tombait
de plus en plus.
Âpres une bonne nuit au mouillage départ vers 7 heures à 7 heures 30 avec
un petit 2 à 3 qui selon la météo du matin devait se maintenir toute la
journée. Ce début de matinée au petit largue était un véritable
enchantement ; vers 11heures voila que Eole se met à faire la sieste, qu'a
cela ne tienne, il est presque l'heure de l'apéro et une bière à peine
fraîche est la bien venue pour le moment, une salade avec un reste de thon
un bon café et comme Eole une petite sieste grand voile bordée à plat en
attendant un petit thermique qui devrait normalement se faire sentir dans
l'après midi.
Vers 16 heures le vent espéré semble vouloir rider le miroir qui m'entoure
et me prenant au jeu je cherche à en profiter au mieux mais j'avance à
peine. En désespoir de cause vers 20 heures après avoir pesé la situation
je décide que le mieux c'est de lancer le moteur pour aller mouiller la
pioche dans les glénans avant que la nuit ne soit trop avancée pour le
faire. O.K.tout vas bien je serai en place bien avant la nuit compléte et
n'étant pas un pratique habituel des lieux j'affine ma position Enfin pas
longtemps car au bout de 30 minutes de marche c'est brusquement le silence
qui s'installe!!!!!!!
Changement de bougies, vérification des gicleurs du carburateur de
l'essence enfin de tout ce qui me passe par la tête ; rien n'y fait, je
suis incapable de dépanner cet engin. Il est de toute façon maintenant
trop tard pour aller flirter avec les glénant encore faudrait il qu'un peu
de vent se fasse sentir. Comme je n'ai plus aucun vivres frais j'opte pour
un cassoulet en prévision de cette nuit de veille qui semble se profiler à
l'horizon.
La nuit est bien ce qu'elle promettait idyllique, il fait doux le ciel
resplendit d'étoiles que j'essai de repérer tout en faisant de savant
calculs pour estimer ma dérive il y a trop de fond pour que je puisse
mouiller en sécurité et je suis trop près des roches pour faire un petit
somme; enfin la nuit est si belle que le temps semble passer assez vite
finalement.
Petit déjeuner, j'ai beau siffler Eole ne veux pas se réveiller. Le seul
point positif c'est que globalement ma dérive entre le flot et le jusant
me permet d'aller dans la bonne direction. Déjeuner, dîner, Eole est
vraiment en grève peut-être est il déjà parti pour le pont du 15 août qui
approche. La nuit qui commence semble vouloir ressembler à la précédente
ciel scintillant d'étoiles il fait presque trop chaud.
Un léger friselis à l'étrave ; oui il y a un peu de brise qui se lève. Oui
Oui cela rentre a envoyer le Génois léger régler la GV et prendre la barre
pour avancer. Tiens cela ce n'est pas le bruit de l'eau on dirai le
grondement de l'orage. Cette fois plus de doute la devant moi c'était bien
un éclair. Un bout de chaîne entoure le pied de mat et traîne dans l'eau
il parait que c'est efficace comme paratonnerre) Il est temps de sortir
le génois lourd il est à peine en haut qu'un premier ris s'impose. A peine
le temps d'un café que le foc de route prend place sur l'étais, la veste
de quart à peine enfile que le deuxième ris puis le troisième est pris. Le
tourmentin est toujours dans son sac mais si cela continu il va falloir y
songer.
Non cela semble se calmer OK c'est bon cela vas mieux maintenant je
commence même à étre sous toilé pour passer le clapot qui s'est formé, à
larguer un ris puis deux, génois lourd, GV entière le génois léger est
sur l'étais Enfin ou suis-je exactement car dans tout cela la nav est
passée aux oubliettes. Bon pas de probléme tout est clair devant moi.
Non mais cela recommence le vent reviens avec un deuxième train d'orage et
le petit jeu des réductions recommence Cette fois ci j'ai compris et je
reste bien une heure à me faire ballotter car je n'ai pas assez de toile
de guerre lasse, je renvois tout A peine tout cela est il finit que le
ciel devant moi se noircis de nouveau et me voila parti a recommencer mon
petit manége si se n'est que je laisse le lourd en bas pour passer
directement au foc et deux ris d'emblée. Pour savoir ou je suis cela n'est
pas évident le dernier point mettait l'île Yeu sur mon avant bâbord mais
je ne vois plus rien avec la pluie Normalement avec ce cap cela doit
aller. PLOC PLOC tiens des dauphins qui viennent m'accompagner. Enfin cela
a l'air de se calmer pour de bon, toute la toile est de nouveau à poste.
Maintenant le jour devrai pas tarder à se lever et pourtant rien de
visible à l'horizon pas un phare pour me situer. Tiens les dauphins sont
de nouveaux la, mais leur manége finit par m'intriguer car les uns après
les autres ils semblent m'encadrer depuis le tableau pour systématiquement
venir vers tribord des qu'ils ont dépassé l'étrave
Allez ils finissent par me faire douter de mon estime et comme il faudra
bien le faire à un moment ou à un autre virons de bord. Toujours est-il
qu'aussitôt leur comportement change et ils se mettent à jouer tout autour
de moi pour finir par me laisser. Je ne saurai jamais si je ne me
dirigeais pas tout simplement vers " Les Chats " dont les cailloux
débordent largement le sud de Groix.
Avec le jour qui se lève, je comprends mieux de n'avoir vu aucun feu
depuis pas mal de temps la brume est au ras de l'eau et l'on n'y voit pas
à 20 mètres. Ou suis-je exactement ? La gonio ne peut me renseigner
vraiment car je suis pratiquement dans l'alignement des deux seuls
radiophares que je parviens à capter. Un contre bord à 90° pendant deux
heures me permet de lever le doute, la route et vite tracée et si tout va
bien je serai peu avant midi au Palais à Belle Ile en Mer.
Cela c'était sans compter avec les courants de marée qui des l'approche de
la côte me font faire pratiquement du sur place de sorte que je ne
présente a l'entré du port que vers 16 heures. Heureusement bien qu'en
Août il y a relativement peu de monde et je réussi sous GV seule a venir à
couple d'un superbe 45 pieds dont le propriétaire observais un peu inquiet
la manouvre d'approche mais pris mes aussières avec le sourire.
Un rangement rapide et direction une petite sieste après accord de mon
voisin qui doit me poser à terre pour 18 heures 30 au plus tard de façon à
pouvoir acheter des vivres frais pour le dîner.
Je suis réveillé part quelques coups discrets sur le roof et la montre
d'habitacle me dit qu'il est presque 21 heures je dois dire qu'en sortant
j'étais prêt de râler car la perspective de conserves ne m'enchantaient
guère mais je ne pus rien dire car sur la table de son cockpit les
apéritifs attendaient et les premiers mots qui me furent dits sont de
mémoire " On n'a pas eu le courage de vous réveiller avant nous vous
attendons pour dîner et vous ne nous en voudrez pas mais on a eu une
tournée d'avance sur vous "
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patrick.lecallier@wanadoo.fr
Adhérent CGSB N°1056
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