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Début juin je me suis lancée dans une grande aventure : un stage de
dériveur débutant dans le golfe du Morbihan, à l'île d'Arz, avec les
Glénans. Eh bien, cela n'a pas été si facile que ça - et Eole nous a
rapidement mis dans le bain !
Voici donc le petit résumé de cette semaine (pas si petit que ça
d'ailleurs !).
"Choque, choque, choque, noooon !!!"
Et voilà. Premier dessalage non contrôlé. Avec Marc, nous nous
retrouvons dans l'eau, faisons le tour de notre dériveur et essayons de
mettre en pratique ce que notre moniteur nous a appris hier… dans la
pétole. C'est nettement moins rigolo aujourd'hui par force 5 et avec un
fort clapot ! Nous finissons par remonter à bord et Marc prend la barre.
Premier virement de bord, rafale, et nouveau dessalage. J'aide Marc du
mieux que je peux pour ressaler. Il remonte à bord, je ne suis pas assez
rapide et le bateau repart sans moi. Sur le Zodiac de la sécurité,
Bertrand survient. Je suis fatiguée, je n'arrive pas à embarquer. Il
m'attrape par la brassière et me hisse comme il peut : je me retrouve à
califourchon sur le Zodiac, la tête dans la nourrice ! Puis je retourne
à bord du Week-End 14. Là, autour de nous, nos petits camarades de
bordée, sur les deux autres dériveurs, sont également dans l'eau. Nous
nous mettons à la cape, attendons qu'ils se redressent et Christophe,
notre moniteur, met fin à ce désastre et nous rentrons sous l'œil
bienveillant de Bertrand. Nous sommes tous fatigués et transis, même si,
en ce début juin, l'eau du golfe du Morbihan n'est pas si fraîche que
ça.
Quelle journée ! J'en suis à mon deuxième jour de stage avec les Glénans
sur l'île d'Arz, et j'ai déjà l'impression d'avoir subi une tempête
effroyable et affronté une mer déchaînée ! D'accord, comme Stella,
Isabelle, Franck, Marc, Luc et Young, qui suivent le stage avec moi,
nous sommes tous débutants, mais quand même, les conditions étaient
rudes !
Nos bateaux, des Week-End 14, sont des dériveurs adaptés aux débutants
avec une longueur de 4 mètres 48, une largeur de 1 mètre 50, un tirant
d'eau de 20 à 90 centimètres et une surface de voile de 11,8 mètres
carré. L'architecte s'appelle E. Koch.
Le lendemain matin, le vent est un peu moins fort, mais Christophe a
compris : il nous fait prendre deux ris dans la grand-voile. Cela nous
met en confiance. En ce mercredi matin, le programme est aux exercices
de départ et d’arrivée de plage, puis nous apprenons à gonfler et
dégonfler la voile avec la barre, à la limite du faseyement.
Les exercices sont compris et, l'après-midi, nous partons pour une
balade. Les équipages n'ont pas tout à fait tous le même niveau. J'ai du
mal à avoir confiance en moi et je demande à Christophe si je peux
naviguer avec lui. C'est ce que nous ferons tous à tour de rôle. Avec
lui, je me sens plus sûre de moi : si je fais une bêtise, il sera là
pour rectifier le tir. Prenant de l’assurance, j'arrive à faire des
virements de bord dignes de ce nom ! En revanche, ce n'est pas encore
tout à fait ça pour l'empannage !
Christophe trouve que j'ai le sens du vent et que je pourrais être
"leader" d'un bateau, tout comme Isabelle et Franck, qui ont appris les
bases du dériveur sur le lac de Créteil. Nous faisons donc tourner les
équipes.
Il n'y a pas trop de vent et, pour la première fois, je "sens" le
bateau. Je sens le vent qui pousse dans la voile au près. Je sens que je
contrôle notre dériveur et qu'il fait enfin ce que je veux. Un vrai
bonheur ! J'arrive à prendre de la vitesse et à faire gîter le bateau
sans avoir peur. Il y a du soleil, je prends du plaisir à être là. Je
suis bien.
L'après-midi, le vent augmente : un bon 4 avec rafales à 5. Le bateau
est difficile à tenir, je n'arrive pas toujours à me placer où il faut.
Dans une rafale un peu plus forte, nous dessalons et avons du mal à
ressaler. Puis notre dériveur se redresse d'un seul coup. Je n'ai pas le
temps de m'éloigner et me le prends sur la tête. Je bois la tasse.
Heureusement, la brassière me ramène à la surface et je me hisse à bord.
J'ai peur, je suis fatiguée. Luc prend la barre. Nous nous mettons à la
cape pour reprendre nos esprits et voir ce que Christophe veut que nous
fassions. Il décide de nous faire rentrer.
Le retour est difficile : le vent est fort, instable, la mer est
couverte de moutons et le clapot irrégulier. Tant bien que mal, nous
réglons nos voiles en "copiant" sur Christophe et finissons par arriver
laborieusement à la plage.
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