|
| |
Bonjour,
"Hillard Hervé" <hillard@voilesetvoiliers.com> a écrit dans le message de
news: 3C108D4E.C4EE36C4@voilesetvoiliers.com...
> > Cette perte de solidité est incontestable,
>
> Bonjour,
>
> Incontestable ? Ah ? Vous avez donc des données objectives, des chiffres,
des
> faits en nombre qui prouvent la moindre solidité des voiliers actuels par
> rapport à ceux construits autrefois ?
Pas la solidité "des voiliers actuels" pris dans leur ensemble, bien sûr.
Quand aux
chiffres, je ne vois pas trop ce que vous voulez dire: croyez vous que la
solidité
d'un bateau puisse se résumer à un chiffre ? Donc, non, je n'ai pas de
chiffre, les
données dont je dispose sont forcément plus subjectives. D'une part j'ai
une expérience
personnelle de navigation sur ces voiliers: les signes de faiblesse sont
nombreux.
Quelques exemples: first 35s5 en stage aux glénans. Nous naviguions au pres
dans
un fort clapot par force 5-6, et nous avons constaté une forte flexion du
bordé
pres de l'étrave (amplitude d'environ 5-10 cm, je vous promets que je
n'exagère pas).
Je ne sais pas si c'est vraiment inquiétant, mais cela a suffi à nous faire
réduire
l'allure. En tous cas, il me semble évident que plis la structure joue, plus
elle
vieillit vite. J'ai quelques autres exp directes de ce genre. Il est inutile
de vous
dire que sur notre bateau (un swan 46), nous n'avons jamais constaté quoi
que
ce soit de similaire. D'autre part, les techniciens travaillant au service
de maintenance
des flottes de location ont pas mal de choses à dire sur ce sujet. Leur avez
vous
déjà parlé ? Ils ne font pas mystère du fait que les unités "économiques"
actuelles
sont plus fragiles (varangues cassées au moindre talonnage) que leurs
prédécesseurs.
C'est vrai que je n'ai pas fait d'enquête professionnelle sur sujet, je ne
dispose
que des sources dont dispose le plaisancier moyen.
Maintenant, puisque vous parliez de chiffres, si vous en avez qui prouvent
la supériorité des voiliers de grande série récents en termes de sécurité,
ne vous privez pas pour les donner.
>Ou n'est-ce qu'une impression, finalement
> fondée sur "l'aspect" de ces bateaux ?
Ce n'est pas l'aspect: c'est une expérience directe, et la préférence pour
certaines
méthodes de construction (par exemple, je n'aime pas les cloisons simplement
"insérées" des beneteau, sans lamination). C'est aussi la préférence pour
des
aménagements plus marins (sur ce point précis je ne vise pas les first 36.7
et 40.7), dans lesquels on dispose de vraies couchettes de mer.
>Pour ma part, je ne connais aucune
> statistique sur ce sujet. Disons simplement ceci : les voiliers "anciens"
que
> l'on voit naviguer encore aujourd'hui donnent effectivement le sentiment
d'être
> costauds. Ils ont su traverser le temps qui passe et le temps qu'il fait.
Mais
> combien sont-ils ? Je veux dire : combien de Golif ou d'Arpège (deux
excellents
> voiliers, chacun dans leur genre) naviguent toujours aujourd'hui par
rapport à
> leur production totale effective ? Bien entretenus, menés par des skippers
> compétents et consciencieux, de nombreux voiliers construits voici vingt
ou
> trente ans sillonnent toujours les océans. Mais qui dit qu'il n'en ira pas
de
> même pour les First 36.7 ou les Feeling 44 d'aujourd'hui ? Où se trouvent
leurs
> faiblesses par rapport à leurs aînés ?
Vous ne citez pas les plus mauvais, ceux-ci ont au moins le mérite d'être
pourvus
d'intérieurs assez marins. Par contre, leurs varangues sont plus fragiles
(avez
vous entendu parler de ces voiliers qu'on ne peut pas poser sur leur quille
sous peine de la voir pointer son museau dans le carré ?, si non, contactez
moi par mail et je me ferai un plaisir de vous aiguiller) et ils sont plus
légers
sans pour autant utiliser des matériaux plus résistants, réduction des coûts
oblige.
A ce sujet, ne vous êtes vous jamais demandé par quel miracle, beneteau
réussirait
à assurer sur le 47.7 , vendu environ 1.5MF, une qualité comparable à
d'autres
vendus 2 ou 3 fois plus cher (x-482: environ 3.6 Mf, et swan 48, environ
5MF) ?
Il faudrait vraiment que ces chantiers nordiques soient dirigés par des
ânes.
> Ceci étant dit, je vous rejoins - partiellement au moins - sur les courbes
de
> stabilité des voiliers modernes, généralement (mais attention aux
généralités
> abusives) moins "sûres" que celles des voiliers d'antan. Le rapport de
lest que
> vous citez n'est pas forcément en cause : les voiliers d'aujourd'hui sont
> souvent plus raides que leurs aînés par leurs formes mêmes (plus larges),
mais
> présentent aussi souvent un rapport de lest plus favorable qu'autrefois.
Première chose: qu'appelez vous rapport de lest plus favorable ? Si vous
voulez
dire plus élevée, je ne suis pas d'accord. Par exemple, pour le 47.7 il est
de 33%
environ, pour les oceanis actuels, c'est toujours dans les 30%. Je comprends
bien
que c'est un choix architectural, ces bateaux sont plus larges, notamment
sur
l'arrière, et cela leur procure une stabilité de forme supérieure. Mais
cette stabilité
de forme diminue rapidement aux grands angles. On a donc des bateaux plus
stables
initialement mais qui ont un angle de chavirage assez faible (sur les
certificats,
des valeurs 100 et 115 deg en moyenne, de mémoire, il est d'environ 112 deg
sur le 47.7). Il est évident que le rapport de lest à une influence sur la
forme de
la courbe de stabilité.
J'aimerais savoir quelle est selon vous la raison pour laquelle on s'oriente
vers
des carènes de plus en plus larges (pour les voiliers de croisière) avec des
rapports de
lest diminuant. Je vois bien quelques pistes: + d'habitilité sans augmenter
le poids, un lest moins lourd,
ca veut dire une structure moins conséquente et donc des coûts inférieurs.
Mais ca reste flou pour moi, pourriez-vous m'éclairer ?
>Reste
> que ces formes larges, si elles induisent une excellente raideur aux
faibles
> angles de gîte, deviennent plus défavorables en cas de gîte prononcée...
> Amicalement.
Ouf, la au moins on est daccord !
> Hervé
Amicalement,
François.
|
| |