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Bonjour,
Je me suis permis de reprendre ces infos dans mon Guide Méditerranée.
Si quelqu'un a d'autres infos sur la Corse, n'hésitez pas !!
Amicalement
ADB
e-mail : adupinbe@noos.fr
page perso : http://mapage.noos.fr/adupinbe/
page Guide Méditerranée: http://guidemediterranee.free.fr/
Vous aviez écrit:
"Guy Lebègue" <g.lebegue@wanadoo.fr> a écrit dans le message news:
9nfa3m$e0s$1@wanadoo.fr...
> Qui était dans un mouillage forain le 19 juillet dernier en Corse ?
> Vos témoignages sont les bien venus.
>
> J'étais sur mon Sun Dance 36 dans l'anse de Campo Moro, proche de
Propriano.
> La météo annonçait des orages pour la soirée, mais j'avais mal pris le
> bulletin complet qui parlait d'un passage au Nord-Ouest ensuite.
>
> J'avais déjà, il y a deux ans, subi un tel orage pratiquement au même
> endroit, alors que nous étions en mer pour rejoindre justement le
mouillage
> de Campo Moro:
> vents de 55 noeuds, grain avec même des grélons, mer rageuse, mais ça
avait
> duré une heure tout au plus. Après, calme plat et nous avions passé une
nuit
> tranquille au mouillage.
>
> Cette fois-ci, l'orage (ou le grain) nous est tombé dessus vers 19 heures
> alors que nous étions déjà au mouillage. J'ai rallongé la chaîne jusqu'au
> maximum du bateau, soit 40 mètres.
> Vers 20 heures, deuxième grain, le bateau commence à chasser. On remonte
le
> mouillage et on remouille après avoir purgé l'ancre d'un gros paquet de
> salade.
> Vers 21h30, passage du vent franchement au Nord-Ouest, force 5 puis 6,
puis
> 7. La nuit tombe.
> Le guide nautique indique bien que le mouillage de Campo Moro n'est pas
> abrité du NW et qu'il vaut mieux aller en face à Porto Pollo. Mais il
aurait
> fallu beaucoup de courage pour remonter l'ancre et partir en face (3 miles
> environ), avec le vent debout, avec une mer déjà formée à l'ouvert du
golfe
> de Propriano, pour aller à Porto Pollo, avec l'espoir d'y trouver encore
un
> mouillage, alors que tout le coin est déjà très encombré de bateaux.
> Donc on reste.
> Et là, nuit d'enfer !
> Un grand nombre de bateaux a passé la nuit à déraper, remouiller, puis
après
> plusieurs tentatives infructueuses à croiser dans la baie en attendant
> l'aube.
> Nous même, après un dérapage de plus, on s'est décidé vers minuit à
> rallonger le mouillage en empennelant. J'ai une ancre légère FOB avec 10
> mètres de chaines qui me sert d'habitude pour mettre une ancre à l'arrière
> quand c'est nécessaire. J'ai expliqué à l'un de mes équipiers sportif
> comment la mailler sur la tête de mon ancre principale, une FOB également.
> Heureusement, c'était un bon sportif, car le faire par dessus le balcon,
en
> pleine nuit par mer déjà fort agitée dans la baie, n'aurait pas été à la
> portée de beaucoup de mes équipiers qui ont l'habitiude de naviguer avec
> nous.
> Vers minuit et demi on remouille et, là, miracle, on va tenir jusqu'à
l'aube
> sans déraper.
>
> On passe la nuit en assurant des tours de quart, avec veille également sur
> la VHF, canal 16.
> Vers 1 heure du matin, appel au secours. Deux bateaux ont dérapé et se
sont
> emmélés les chaînes. l'un d'eux a un bout pris dans l'hélice, moteur
bloqué.
> Un bateau de secours part de Propriano (l'Albatros, je pense que c'est un
> remorqueur privé, mais qu'importe dans ces conditions).
> Il arrive assez rapidement dans le mouillage. Il bagarre pendant une bonne
> demi-heure pour séparer les 2 bateaux et annonce qu'il prend en remorque
> celui qui n'a plus de moteur pour l'emmener dans le port de Propriano, à 3
> miles de là. Plusieurs voiliers annoncent qu'ils vont le suivre. Il leur
> donne des consignes de surtout bien rester groupés et de ne pas le perdre
de
> vue.
> Et là, pendant une demi heure on a le droit à des conversations
pathétiques
> de voiliers pris dans le gros temps, vent de force 7 à 8 dans l'axe du
golfe
> de Valinco, avec des creux de 3 à 4 mètres.
> L'épouse du remorqué, en pleurs, parlant de chocs terribles dans la
> remorque, ne voyant pas le remorqueur par moment tellement il y avait
> d'embruns.
> Enfin, tout le monde arrive à bon port, où ils sont attendu au Port de
> Commerce, le port de plaisance étant plein, comme dh'abitude et ne pouvant
> les accueillir.
> Un grand bravo au personnel du port qui les attendait pour les faire
amarrer
> tous à couple au fond du port.
> Un grand bravo au capitaine de l'Albatros pour son calme et la manière de
> rassurer tout le monde.
> Un bravo également à l'une des skippeuse (ou monitrice) d'un bateau des
> Glénans, pour son calme olympien qu'elle essayait de tansmettre au convoi
> dans la tempête.
>
> Suite du feuilleton.
> Le lendemain à l'aube, on recommence à chasser. La météo annonce poursuite
> du NW pour la journée, voire la nuit suivant.
> Je décide d'aller aussi me réfugier à Propriano, sachant qu'on trouvera de
> la place avec les autres déjà à couple. Les 3 miles par vent arrière avec
> peu de foc déroulé sont vite avalés. Le vent est de force 7 à 8, la mer
> creuse et déferlante. Mais c'est du classique. Au port, notre arrivée
> inattendue fait ressortir de leur couchette maints plaisanciers épuisés
qui
> nous aident à nous amarrer. Merci à eux.
>
> Quelques annecdotes supplémentaires pendant nos tentatives de mouillage
> nocturne, alors que mes équipiers étaient en train de remonter une fois de
> plus tout le mouillage (heureusement le guindeau électrique a parfaitement
> fonctionné!): je suis déporté vers un bateau correctement mouillé, je fais
> un grand coup de marche arrière pour passer sous son vent et, quand je
> remets le moteur en avant, il cale. Je vois les voyants au rouge dans le
> cockpit. Je pousse sur le bouton de démarreur et il repart. Il y a
tellement
> de vent que je ne l'entend pas et suis obligé de demander à des équipiers
> réfugiés dans la cabine de me confirmer qu'il tourne. Je crois que ce fut
ma
> plus grand trouille depuis 36 ans que je navigue en Méditerranée!
> Peu de temps après, une rafale plus violente (55 Noeuds ou plus ?) fait
> décoller l'annexe AX3 qu'on traînait derrière, et elle me passe à ras de
la
> tête et je la retrouve posée sur la bôme !
> Là aussi je demande assistance à mon équipage pour la remettre à l'eau.
> Quelques jours plus tard, en escale à Bonifacio, mon équipage est allé
chez
> le Shipchandleur et m'a offert 20 mètres de chaînes supplémentaires.
>
> Les mouillages devenus moins sûrs.
> Je lance ici un débat sur divers mouillages forains décrits encore par les
> guides comme de bons mouillages et qui ne le sont plus. A l'exemple de
Campo
> Moro, mais il y en a d'autres en Corse, sur la Côte d'Azur, en Sardaigne
où
> j'ai passé un mois en en faisant le tour complet.
>
> Tout le fond de la baie de Campo Moro a été barré par un filin pour
protéger
> une vaste zone réservée au mouillage des bateaux des propriétaires de
villas
> de la baie, mouillés sur corps morts. Il s'y est même installé une ferme
> aquacole. Cela fait plusieurs années, et je le savais.
> Donc, quand le guide Fenwick dit encore, dans sa dernière édition, très
bon
> mouillage au fond de la baie, près de la plage par des fonds de 3 à 4
> mètres, c'est devenu faux.
> Le guide dit également qu'on peut mouiller aussi au pied de la tour
génoise
> sur le flanc W de la baie. C'est devenu faux aussi puisque là encore de
> nombreux corps morts ont été installés sur 3 rangées entre la tour et la
> zone barrée par le filin.
> Reste donc pour mouiller, des fonds de 10 mètes, plongeant rapidement à 20
> mètes garnis d'algues de mauvaise tenue.
> Et là, si on veut une chance de tenir, il faut au moins 60 m de chaînes.
> Est-ce que ces mouillages ont été autorisés légalement ?
> Je crois que je vais écrire au guide pour qu'il révise sa position.
> Qui a d'autres exemples à me donner pour qu'on fasse une action commune ?
>
> Guy Lebègue
> g.lebegue@wanadoo.fr
>
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