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Informations diverses :
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Voici en vrac quelques informations diverses qui complètent, très
ponctuellement, la mine de renseignements du guide Imray, ouvrage qui
reste indispensable pour profiter de cette région.
Malgré les profondeurs abyssales, et les hautes montagnes qui
surplombent la côte, la mer n'est pas clémente dès que l'on s'éloigne
du havre d'une petite crique. Je suppose que les parois verticales
doivent être la cause de ces vagues désordonnées et raides.
Et le vent peut souffler très fort sans qu'aucun signe ne l'annonce,
ou se calmer brusquement. Nous avons eu 2 jours avec un force 7 mais
nous étions bien à l'abri dans le Skopea Limani, sorte d'immense port
très sauvage. A part pour les rafales gênantes au mouillage, cela
n'avait pas d'autre incidence.
Comme les escales se font naturellement dans des petites criques
sauvages, on ne peut pas compter sur une capitainerie pour avoir les
prévisions météos. Même à Fethiye, notre unique escale dans un port,
il n'y avait pas de météo affichée au bureau du port.
La météo est sensée être donnée sur VHF 67 après une annonce sur le
16.
Comme en France, le 16 est assez encombré. Mais comme je ne comprends
rien au turc, je n'ai aucune difficulté à respecter l'obligation de
confidentialité concernant les communications en VHF.
Il m'aura fallu 5 jours pour réussir à capter la météo sur VHF. Elle
est donnée sur le canal 63 dans ce secteur entre Marmaris et Fethiye.
Elle est d'abord donnée en Turc, ce qui donne le temps de deviner
qu'il s'agit de la météo à cause de son caractère très codifié et
répétitif. Ensuite elle est donnée en turcanglais. J'étais bien
incapable d'identifier les prévisions concernant précisément ma zone,
mais comme ce jour là le temps était homogène sur une très grande
région, j'ai pu en déduire le variable 3 à 4, localement NW 6, mer peu
agitée qui semblait me concerner.
Le skipper d'un bateau turc pour touriste m'a aimablement donné la
solution pour la météo : il suffit d'appeler les "customs" sur le 16.
Je n'ai cependant pas eu l'occasion de le faire.
Il y a en effet une très grande flotte de caïques pour accueillir des
touristes sur des excursions à la journée ou des croisières plus
longues. Contrairement à la mauvaise opinion que l'auteur du guide
Imray a des skippers de ces bateaux turcs, je n'en ai croisé que de
courtois et compétents, donnant volontiers des conseils et la météo.
Pratiquement toutes ces caïques sont des goélettes à moteur. Certaines
n'ont même pas l'accastillage pour envoyer une voile. Elles ont l'air
très luxueuses et sont remarquablement bien entretenues et nettoyées
soigneusement en grand entre deux croisières. Leur programme de
navigation semble simple : elles vont de mouillage sauvage en
mouillage sauvage pour offrir un contexte de baignade différent avant
chaque repas à leurs passagers.
Du coup, les mouillages sauvages sont très fréquentés. Dans une zone
sans pratiquement aucun courant ni marée, cela pourrait très vite
tourner au cloaque dans les recoins. Il n'en est rien car les
réservoirs d'eau noires sont obligatoires et, semble-t-il relativement
bien respecté. Il y en avait bien sûr à bord de notre bateau. Celui de
la suite avant n'étant pas connecté au réservoir (tuyaux débranchés et
bouchés avec des pinoches), les sanitaires avant étaient donc
inutilisable car, au large, c'est loin d'être l'endroit le plus stable
! Il nous restait ceux à l'arrière, plus étroits mais amplement
suffisants.
Cela dit, le modèle de chasse d'eau de ces toilettes était très
surprenant. Un joint en caoutchouc sur le couvercle supérieur en
assure l'étanchéité quand il est rabattu. Il n'y a pas de pompe
d'admission, juste une pompe d'aspiration. Lorsque le couvercle est
fermé, le vide créé dans la cuvette aspire l'eau de mer qui gicle par
le haut. Le résultat, inattendu, est que la merde éventuellement
présente est très efficacement aspergée sur tout l'intérieure de la
cuvette, y compris le couvercle et une partie de la lunette...
On a toujours des problèmes de WC sur les bateaux. Je me demande si le
simple seau n'était pas la meilleure solution.
La mer est d'un bleu intense au large, superbe ! L'eau reste aussi
limpide, même près du bord. Les fonds sont cependant assez laids. Il y
traîne parfois quelques déchets tels que de la ferraille, des vieux
pneus ou d'autres rebuts non biodégradables. Les algues sont rares et
ternes. Il y a pourtant plein de poissons de quelques dizaines de
centimètres. Ces poissons très faciles à voir et relativement jolis
ont fait la joie de mon fils qui en criait d'excitation dans son tuba
et dont on avait du mal à suivre les déplacements erratiques que sa
poursuite des poissons entraînait. Même au tout début du mois de
juillet, l'eau était chaude. On s'y plongeait sans efforts, ce qui
était bien pratique pour aller vérifier la position de l'ancre, ou du
moins de la chaîne, car l'ancre est souvent trop profonde pour être
aperçue.
La navigation est extrêmement simple. Il y a très peu de récifs
dangereux au large et ils sont très faciles à éviter. Les montagnes
qui bordent la côte donnent des points de repères faciles bien qu'un
peu monotones. On s'en sort bien avec les simples indications et
croquis du guide nautique pour atteindre les mouillages répertoriés.
Le guide Imray donne aussi des positions GPS utiles pour supprimer
tout doute. Le balisage est quasiment inexistant, les feux encore plus
rares, et tous ne fonctionnent pas de manière fiable. La navigation de
nuit reste cependant possible dans certains endroits : Fethiye et
Coçek bien sûr qui sont un port et une marina mais aussi à Ekinçik. Le
loueur m'ayant fait croire que la navigation de nuit était interdite,
j'ai du revoir mon programme. En fait, c'est une précaution
supplémentaire qu'il prend sans doute à cause d'expériences
malheureuses précédentes. Il est clair que les mouillages sauvages
sont inaccessibles de nuit.
Pour l'avitaillement, nous avons trouvé un petit supermarché parfait
sur le port de Fethiye. Un soir, nous avons acheté du pain et un
délicieux miel proposé par sur une barque locale. Il y a aussi de
nombreux restaurants, même dans des criques loin de toute
civilisation. Dans les endroits les plus fréquentés, il y a un service
de récupération des poubelles assuré efficacement et discrètement par
des barques locales.
On peut vraiment féliciter la Turquie pour avoir su préserver cette
côte des promoteurs immobiliers. L'endroit est très fréquenté par les
bateaux de plaisance sans que cela soit gênant. C'est vraiment une
zone idéale pour le camping-boat en famille.
Laurent
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