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Bonjour,
Il peut être utile aussi de visualiser les filets d'air et leur écoulement
laminaire oiu turbulent selon l'angle d'incidence du fluide sur le plan
porteur (voile, aile, dérive, aileron = c'est la même chose) ...pour
comprendre le jeu des pressions sur les différentes faces d'un solide exposé
à l'écoulement d'un fluide.
Les manuels d'aérodynamique du vol destiné aux élèves pilotes expliquent ça
très bien.
Fumé de cigarette posée sur un cendrier, nuage de lait dans le thé...les
exemples abondent sous nos yeux...
On peut même boire un thé en lisant un bon bouquin, tiens. Relire Chichester
par exemle, ce cher Francis...
Eric.
"Hervé Hillard" <hillard@voilesetvoiliers.com> a écrit dans le message news:
3B4485BD.3922CA88@voilesetvoiliers.com...
> > Application à un profil bombé sur le dessus : le chemin à parcourir pour
une
> > molécule de fluide est plus long sur le dessus de l'aile que dessous
donc le
> > fluide se déplace plus vite qur une face que sur l'autre, faisant
baisser la
> > pression sur le côté où le cheminement est le plus rapide.
>
> Bonjour Hubert,
>
> Et mille pardons, mais ce paragraphe contient une des contre-vérités les
plus
> répandues qui soient : le long d'une voile - dont on peut considérer que
> l'épaisseur est nulle -, la longueur de l'extrados est exactement
identique à
> celle de l'intrados ! Donc, les molécules qui passent sous le vent
(extrados)
> parcourent excatement la même distance que celles qui passent au vent
> (intrados).
>
> Je renvoie ici encore au Chéret (décidément)...
>
> «On peut encore souvent lire ou entendre que la force développée par une
voile
> est due au parcours plus long effectué sous le vent de la toile par les
> molécules, ce qui les oblige à une accélération. Ceci est faux. Même les
> profils minces n'ayant que l'épaisseur du tissu (donc avec une distance
qu'on
> peut qualifier de semblable sur leurs deux faces) développent une force
bien
> réelle ! Venturi et Bernoulli nous aident à comprendre pourquoi.
> Probablement vous êtes-vous déjà battu avec un parapluie. Si vous le
laissez
> s'incliner sous le vent, celui-ci cherche à vous entraîner avec lui. La
traînée
> de forme agit (de même, le vent entraîne la feuille morte ou la voile au
> portant). Si, en revanche, vous résistez à cette sollicitation en
maintenant la
> canne verticalement, vous constatez l'affaiblissement de la force de
traînée et
> l'apparition d'une autre force aérodynamique. Celle-ci attire le parapluie
vers
> le haut.
> Le dessus bombé, convexe, du parapluie, détourne les lignes de courant
vers le
> haut. En raison de l'inertie de l'air, ce mouvement s'atténue à mesure
qu'on
> s'éloigne de la surface, pour devenir nul à une certaine distance, sur une
> "plaque" de courant non déviée, la "plaque d'inertie". Dans le passage
étranglé
> joue l'effet Venturi avec une accélération du flux et sa chute des
pressions
> statiques liée. Inversement, sous la coupole, dans le creux, l'espace
> s'agrandit, le flux se trouve freiné et les pressions statiques
augmentent.
> Forces aspirantes au-dessus et forces répulsives en dessous conjuguent
leurs
> efforts pour "tirer" le parapluie vers le haut.
> C'est cette force de sustentation qui, par bon vent, arrache le parasol de
son
> pied. A terre, le véliplanchiste, en tenant la voile au-dessus de lui,
utilise
> cette force ascendante pour transporter son équipement avec moins d'effort
?
> et, sur l'eau, il soulage de la même façon sa planche au passage d'une
vague.
> C'est cette force qui maintient l'avion en vol, qui le "porte". D'où son
nom de
> "portance".
> Une voile placée à faible angle d'incidence (par exemple au près) partage
> l'écoulement en deux courants. Comme si nous avions basculé notre
parapluie à
> la verticale, le manche (horizontal) restant perpendiculaire à
l'écoulement.
> Sous le vent (ou extrados), sur la face convexe de la voile, nous avons
une
> accélération et un espace de basses pressions relatives. Au vent
(intrados), à
> l'intérieur de la face concave, nous observons un ralentissement, siège de
> hautes pressions relatives.
> En chaque point de la voile, perpendiculairement à la paroi, s'exercent
des
> forces de hautes pressions relatives au vent et de basses pressions
relatives
> sous le vent.
> La voile est sollicitée des zones de hautes pressions vers les zones de
basses
> pressions.
> L'ensemble de ces forces aérodynamiques forment la force vélique.
> Cette force est grossièrement orientée suivant une perpendiculaire au plan
> formé par les trois angles de la voile. Plus la voile est "ouverte",
débordée
> de l'axe du bateau, et plus la force vélique agit dans le sens de la
marche.
> Mais nous verrons que cette force varie avec l'angle d'incidence du vent,
ce
> qui corrige sensiblement ce raisonnement.
> Si le fluide était parfait, seule cette force serait à retenir.
> Malheureusement, la traînée demeure.
> La force vélique se décompose en forces de traînée dans le sens de
l'écoulement
> général et force de portance perpendiculaire à celui-ci».
>
> Amicalement.
>
> Hervé
>
>
>
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