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et moi et moi et moi...
eh moi, j'ai volé deux jours à ma famille et je suis parti avec deux copains
pour une petite virée le week-end du 9 et 10 juillet. Bien sûr il y a eu la
route 620km entre Paris et Crozon pour retrouver Neraki, c'est vraiment
loin. Nous avons pu couper en dormant chez l'un des participants à Rennes :
donc TGV jusqu'à Rennes et lever à 4h30 le samedi pour ne pas perdre trop de
temps.
Annexe gonflée, bateau amené de son corps mort au ponton visiteur pour
charger et nous voilà partis vers Molène. Sûr le vent est bon, la mer est
plate. Neraki file un bon 5-6 noeuds dans un Nord-nordet force 4-5. Premiers
bords de spi pour passer le cap de la Chèvre. On salue de près le Bouc et on
vire la Parquetteà 14h00.
Là les choses se gâtent un peu : le flot se fait sentir et lève une mer
hachée contre le vent. Didier pour qui c'est la première sortie en mer fait
l'expérience des 4F : la fatigue surtout. Pour la faim et le froid nous
sommes équipés. Joël lui est en pleine forme : il a fait les entraînements
d'hiver à Cherbourg, ce qui est quand même une preuve d'ouverture d'esprit
pour un brestois comme lui. Moi ca va. Je passe mon temps entre la manoeuvre
pour les virements fréquents dans le chenal du Four et la table à carte...
jusqu'au moment où je me rends compte que je n'ai pas de carte de détail du
chenal au moment où il faut virer vers Molène.
Etant plus habitué au raz de Sein qu'au Chenal du Four, je commence à sentir
les effets du 4ème F : la frousse. Allez, pour ne par perdre la face, je
trouve un bon prétexte pour mettre fin à la secouante dans la bouilloire et
pour abréger mes inquiétudes face aux récifs : Molène a des mouillages
ouverts au nord... qui a envie de se faire durement bercer toute une nuit?
Qui préfère allez dîner à terre ce soir?
Ca n'a pas traîné. Je soupçonne Joël d'avoir ressenti quelques frictions
intestines. Cap sur la pointe de Corsen pour atteindre une zone de courant
faible. puis on abat au raz de la plage pour filer vers Le Conquet. Nous
dînons effectivement à La Pointe Sainte Barbe (je le recommande pour ceux
qui aiment le poisson).
Retour au bateau à la godille : des sacs en plastique traînent dans le port
du Conquet et se mettent dans les hélices des "touristes". Comme prévu le
bateau touche à marée basse. Comme prévu il gîte à 15°. C'est un peu bruyant
surtout quand on a laissé quelques pièces de monnaie sur la table à carte en
vidant ses poches. Mais l'eau est plate, l'endroit très abrité du nord et
nous nous réveillons le lendemain frais et dispos.
Toujours un temps à faire pâlir d'envie les méditerranéens. Ne le ditent à
personne, il fait beau en Bretagne le 10 juin. En plus le vent est toujours
bon : 5 Nord-noroît. Pour le retour à Crozon, nous virons à raser la Pointe
Saint Mathieu. Nous nous assurons que le fort de l'anse de Bertheaume n'a
pas bougé et nous piquons dans la passe du Toulinguet pour nous offrir le
plaisir d'un passage dans les Tas de Pois. Affalage du spi en prévision des
déventes. Le calme et la grandeur nous réduisent au silence dans les Tas de
Pois. Souvenirs de régates.
Le reste : à part le spi déchiré en le renvoyant, un pur pléisir. Un bateau
sain, équilibré, bien gîté. Un nouveau venu à la voile qui n'a pas quitté la
barre. Nous sommes à Crozon à 15h00 après un tour d'honneur dans la baie de
Douarnenez. Voiles pliées, Spi emporté pour le remettre en état. Bateau
sagement remis au corps mort, l'expédition de retour à la capitale se
déroule sans trop de mal en deux étapes encore.
Aaaaaaaahhhhhhhh!!! Dans trois semaines ce sera encore meilleur!
Paul Friedel.
"Eric Surzur" <vogue.marine@wanadoo.fr> a écrit dans le message news:
9hfmcb$jlm$1@wanadoo.fr...
> Bonjour à tous,
>
> Un affreux cauchemar me revient en mémoire: ma carte bleue chauffe au
rouge
> et se rédut à un petit tas de scories dans le terminal de paiement du
> commerçant qui me demande si j'ai un autre moyen de paiement...
> Encore 745 Francs par-ci (peintures papier de verre), 1021 F (manutention
et
> mise à l'eau) par là, 199 ici (antifouling, 1 pot), 345 là (plexi) et
encore
> ce n'est pas un Sun machin chose de 12 m ou un First bidule de 14 m.
> Comment font les gens qui ont des bateaux comme ça ? ? ?
>
> :-) :-) :-) :-) :-) :-) :-) :-) :-) :-) heureusement
il
> y a, il y a........
>
>
> - le chuintement de l'eau du premier bord, après ces longs mois de désir
> tendu dans les préoccupations de l'Hiver,
> - le jaillissement de ces milliers de perles scintillantes sous le soleil
de
> l'étrave, quand le bateau donne toute sa vitesse...
> - le sourire de la barreuse, qui s'en souviendra longtemps...surtout des
> descentes dans l'écume...
> - la bonne humeur qui règne soudain à bord - malgré le bruit du vent, le
> ciel gris qui fuit, les affaires trempées, la vaisselle sale en vrac -
quand
> la courbe du barographe amorce une remontée, alors que tout le monde était
> crispé une demi-heure avant...
> - le moment bref et intense, entre chien et loup, qui voit les phares
> s'allumer, la rosée tomber, les équipiers hors-quarts se coucher, le
réchaud
> préparer la soupe qui va réchauffer le barreur et faire fuser les rires
dans
> le cockpit, avant la vraie nuit...
> - le plaisir à entendre une voix à la table à cartes annoncer que le phare
> sera en vue dans 1 heure, dans le balcon...
> - la joie de tous, les yeux usés, à l'apparition du pinceau de lumière à
> l'heure dite et la considération dont jouit l'oracle à ce moment-là...
> - le quart d'heure en plus, juste pour le plaisir de prolonger ce bord
> d'anthologie, le bateau au maximum, déroulant un sillage de ferry sur
> l'émeraude,
> - tous ces milles parcourus qui vous projettent dans un autre pays, une
> autre civilisation, sans rien voir d'autre que la mer entre les deux: port
> de départ, port d'arrivée...
> - le calme qui gagne tout le monde quand les voiles sont affalées et
> silencieuses...
> - le petit bruit sympathique de la chaîne dans le davier, synonyme de
repose
> et de découvertes après toutes ces heures de fatigue, de vent, de bruit,
de
> froid ...
>
> - ..............et vous ?
>
>
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