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2 - De Hubert, de Cherbourg le mardi 06 mars 2001 à 21:54 | |||||
bonsoir sophie et les autres il y avait eu un texte posté par ALAKALUF le 21 12 2000 qui ressemblait furieusement à du Coloane et il y avait eu un petit fil la-dessus, malheureusement mon disque dur a débordé ... mais cela est peut-être dans les faqs sinon sur les sites qui stockent les news. Dommage que Alakaluf n'intervienne pas plus souvent ... Eviter de lire Coloane les soirs de triste déprime ... après avoir vu le prix des bateaux ... et je ne parle pas de la misère du monde car je suis très égoïste ... Pour les choix du signe de reconnaissance (fanion, logo, etc ....) je poursuis le vote car wanadoo est toujours en rade, mais il y a un logo très loin devant les autres ... -- Hubert, de Cherbourg. vote logo : http://hubert.perio.free.fr/clips/ hubert.perio@laposte.net http://hubert.perio.free.fr "Sophie L" <soph2@club-internet.fr> a écrit dans le message news: 3AA548B8.82DAB8D9@club-internet.fr... > Bonjour tout le monde, > > Puisque Eric semble de nouveau avoir des problèmes de connexion, et > qu'il était question du Cap Horn, je prends le relais (sans devinette) > avec un gros coup de coeur pour un recueil de nouvelles de Francisco > Coloane intitulé justement "Cap Horn". > Ecrivain chilien, né sur l'ile de Chiloé au début du siècle, il raconte > ce lieu, au sud du sud, où le monde meurt et renait tous les jours, où > la terre et la mer sont si mélées qu'on ne sait pas où finit l'une et où > commence l'autre, où les vents peuvent rendre fou, où la vengeance des > chevaux est plus terrible que celle des hommes, où l'on peut croiser des > icebergs guidés par d'étranges fantomes, où l'homme s'accroche, et > s'attache, malgré tout. > "Ici se termine le monde, la terre se rétrécit comme l'ovale d'un oeuf > et c'est pourquoi la lune semble aussi grande et les étoiles aussi > proches, comme si elles allaient s'abattre sur nos têtes. (...) Et plus > au sud, (...) les gens commencent à voir, matin et soir, des lumières > bizarres: les courants changent brusquement de direction, les boussoles > s'affolent, les aimants ne répondent plus et les meilleurs marins se > perdent." > Les récits sont durs, le style est abrupt et sans fioriture; vous > refermerez le recueil sur la dernière histoire, récit amer de la folie > des hommes, avec l'impression de revenir d'un long voyage, dont les > souvenirs vous poursuivront longtemps. > > A bientot > > Sophie > > "Cap Horn", de Francisco Coloane, Edition Phébus (écrit en 1941, > traduction française de 1994). |
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3 - De ADB le mardi 06 mars 2001 à 22:56 | |||||
Bonjour, Apparemment, il n'y a pas que Coloane qui écrive sur ce Sud lointain. J'ai découvert également Jean Raspail (vivant et Français) qui semble passionné de cette région ainsi que du Grand Nord Inuit. A lire sans doute aussi, mais le pt de vue me paraît plus terrien. Je n'ai pas encore lu un de ces livres là. Peur du spleen, sans doute.... Amicalement ADB e-mail : adupinbe@noos.fr page perso : http://mapage.noos.fr/adupinbe/ page Guide Méditerranée: http://guide-mediterranee.fr.fm/ Vous aviez écrit: "Hubert, de Cherbourg" <hubert.perio@free.fr> a écrit dans le message news: t8cp6.1573$RN5.2243633@nnrp6.proxad.net... > bonsoir sophie et les autres > > il y avait eu un texte posté par ALAKALUF > le 21 12 2000 qui ressemblait furieusement à du Coloane et il y avait eu un > petit fil la-dessus, malheureusement mon disque dur a débordé ... > mais cela est peut-être dans les faqs sinon sur les sites qui stockent les > news. > > Dommage que Alakaluf n'intervienne pas plus souvent ... > > Eviter de lire Coloane les soirs de triste déprime ... après avoir vu le > prix des bateaux ... et je ne parle pas de la misère du monde car je suis > très égoïste ... > > Pour les choix du signe de reconnaissance (fanion, logo, etc ....) je > poursuis le vote car wanadoo est toujours en rade, mais il y a un logo très > loin devant les autres ... > > > -- > Hubert, de Cherbourg. > vote logo : http://hubert.perio.free.fr/clips/ > hubert.perio@laposte.net > http://hubert.perio.free.fr > "Sophie L" <soph2@club-internet.fr> a écrit dans le message news: > 3AA548B8.82DAB8D9@club-internet.fr... > > Bonjour tout le monde, > > > > Puisque Eric semble de nouveau avoir des problèmes de connexion, et > > qu'il était question du Cap Horn, je prends le relais (sans devinette) > > avec un gros coup de coeur pour un recueil de nouvelles de Francisco > > Coloane intitulé justement "Cap Horn". > > Ecrivain chilien, né sur l'ile de Chiloé au début du siècle, il raconte > > ce lieu, au sud du sud, où le monde meurt et renait tous les jours, où > > la terre et la mer sont si mélées qu'on ne sait pas où finit l'une et où > > commence l'autre, où les vents peuvent rendre fou, où la vengeance des > > chevaux est plus terrible que celle des hommes, où l'on peut croiser des > > icebergs guidés par d'étranges fantomes, où l'homme s'accroche, et > > s'attache, malgré tout. > > "Ici se termine le monde, la terre se rétrécit comme l'ovale d'un oeuf > > et c'est pourquoi la lune semble aussi grande et les étoiles aussi > > proches, comme si elles allaient s'abattre sur nos têtes. (...) Et plus > > au sud, (...) les gens commencent à voir, matin et soir, des lumières > > bizarres: les courants changent brusquement de direction, les boussoles > > s'affolent, les aimants ne répondent plus et les meilleurs marins se > > perdent." > > Les récits sont durs, le style est abrupt et sans fioriture; vous > > refermerez le recueil sur la dernière histoire, récit amer de la folie > > des hommes, avec l'impression de revenir d'un long voyage, dont les > > souvenirs vous poursuivront longtemps. > > > > A bientot > > > > Sophie > > > > "Cap Horn", de Francisco Coloane, Edition Phébus (écrit en 1941, > > traduction française de 1994). > > > > > > |
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5 - De Regis le mercredi 07 mars 2001 à 07:33 | |||||
Le chant des alakalufs: http://www.multimania.com/cabodehornos/sons/sons.htm Régis >> il y avait eu un texte posté par ALAKALUF >> le 21 12 2000 qui ressemblait furieusement à du Coloane et il y avait eu > un >> petit fil la-dessus, malheureusement mon disque dur a débordé ... >> mais cela est peut-être dans les faqs sinon sur les sites qui stockent les >> news. > > Chez Gils aussi, comme dis Hubert le texte est si beau que je me permets > de vous faire un couper/coller mais une fois n'est pas coutume Hubert les > bêtises avec les disques durs ça suffit, et n'y reviens surtout pas. > > -- Neu-neu Don de double vit. |
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6 - De Regis le mercredi 07 mars 2001 à 07:37 | |||||
Gils En attendant la Patagonie... http://www.multimania.com/cabodehornos/liens/liens.htm ;=)) Régis -- Concassé Doit faire l'objet d'un nouveau collage. Syn. Compilé. |
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7 - De Gils Gayraud le vendredi 09 mars 2001 à 00:18 | |||||
Des que je lis multimania je n'y vais même plus pour éviter la pub, alors ne te fatigue pas. Gils. |
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8 - De Eric Surzur le mercredi 07 mars 2001 à 10:02 | |||||
Bonjour amis(es) lecteurs(rices), Amateurs d'aventures maritimes, Alors que Wanadoo est en panne, penché sur des piles de livres (qui n'ont pas de bugs, EUX, et s'il y en a...un coup d'insecticide, et hop !) et des cartons entiers où sommeillent sagement des milliers de pages lues et relues depuis 25 ans, je ne peux m'empêcher de me faire une réflexion qui me laisse perplexe: quel est le meilleur ? Quel ouvrage me marqua le plus ? Duquel me souviendrai-je encore quand j'aurai l'âge de ne plus bouger de mon fauteuil de grand-père ? Posons la question autrement: lequel offrirais-je, à un ami, plus jeune, si je voulais lui faire découvrir ce monde incroyable de l'Aventure maritime de l'humanité, de l'Aventure tout court, la seule vraie raison qui vaille de passer du temps sur la Terre (n'ayons pas peur des mots, soyons francs, c'est si rare aujourd'hui...)? Rudement difficile ! Pour n'en évoquer que quelques uns: il y a l'épopée de Hornblower, si justement écrite, à la dimension d'une fresque historique; on peut assez justement dire que la trilogie des aventures de l'équipage du BOUNTY soutient la comparaison: quoique plus brève elle contient autant d'idéal romantique et assez de ce concentré de haine entre farouches ennemis pour tenir en haleine un auditoire des plus endurci. Dans le genre, difficile aussi de faire mieux qu' "Ouragan sur le Caine", d'Hermann Wouk. Terrifiant. VRAIMENT terrifiant. Le livre qu'on n'oublie pas... J'ai du mal à passer sous silence également le récit des expéditions du Commandant Charcot du Nord au Sud de la planète à bord du "FRANCAIS" puis du "POURQUOI-PAS ?" (dont j'apprends que l'échelle de coupée, qui permit au matelot Gonidec, seul survivant du naufrage en 1936, de regagner la côte en s'y agrippant, est transférée au musée de Saint-Malo). Dans la même veine les exploits des "polaires" comme Scott, Amundsen, Shackleton...valent toujours qu'on les recommande pour les exemples magistraux qu'ils donnent à ceux qui douteraient des capacités de l'humanité. Charcot approuverait, évidemment. Bougainville, Cook, Suffren, La Pérouse, Loti, Richard Henri Dana, Louis Lacroix, Georges Aubin, Eric Newby ne sont pas en reste pour nous faire partager quelques tranches assez saignantes de la vie (virile) à bord des grands voiliers. Des écrits qui restent. Je me souviens que quand je l'ai terminé, j'ai jeté contre le mur "Le zéro et l'infini", d'Arthur Koestler: rien à voir avec la mer, à vrai dire, mais parmi les ouvrages cités ici certains m'ont aussi fait un sacré effet ! Quant au plaisir de la re-lecture, 6 mois ou 6 ans plus tard... Plus près de nous, Slocum, Moitessier, Bombard, Chichester, Knox Johnston, Jean Gau, Le Toumelin, Loïck Fougeron, Eric Tabarly (tristesse...) nous ont fait faire de belles virées avec eux et nous ont bien éduqués...Ils ne sont pas les seuls. ....Oui, mais, alors ? Le meilleur ? Il n'y a pas de meilleur, bien sûr. Le meilleur à 20 ans ne l'est peut-être plus à 35. On peut découvrir subitement un auteur et le placer au pinacle, comme je l'avais fait pour C.S Forester et son "Hornblower", par exemple...Mais je l'avais aussi fait, auparavant, pour Moitessier, Slocum, Janichon (à 20 ans...), Cook, Charcot, Tabarly... Il y en a un autre. "Un sacré particulier", comme dirait Haddock. Atypique comme je les aime, aventurier comme personne, capable de tout: le pire et le meilleur, à cheval sur deux civilisations et qui est mort il y a quelques années, en France. A la campagne. Un personnage incroyable. Voici un extrait d'un de ses (nombreux) ouvrages: "J'ai devant moi la côte d'Afrique, la pointe de Rakmat, que je compte atteindre vers les quatre heures trente du soir. En consultant la carte, je vois que, sous le vent de ce cap, les fonds sont de sable et corail avec des profondeurs de neuf mètres. J'espère que la mer y sera plus plate et me permettra de virer plus aisément. A mesure que nous approchons de la côte, l'eau se trouble et devient jaunâtre. Malgré cela la sonde ne me donne pas le fond. D'ailleurs je suis encore à plus de huit milles de terre. Vers quatre heures la pointe de Rahmat commence à nous abriter. La mer, toujours trouble, est plus calme, mais, cependant, encore assez houleuse. Le vent mollit: la sonde donne dix mètres. Il est temps de virer. Je laisse mon thé, que le mousse vient d'apporter, et je commande la manouvre. Mais le vent est mou, la navire manque à virer. Je lui redonne de la vitesse en laissant porter; mais encore une fois, il manque son évolution. On dirait qu'une main mystérieuse s'acharne à me tenir le cap vers la terre. Mieux vaut alors virer lof pour lof, car, malgré les indications rassurantes de la carte, où ne figure aucun danger, j'ai quelque malaise à évoluer par neuf mètres de fond dans des eaux troubles... Quand le navire a terminé son évolution vent arrière, je mets le cap dans le vent pour faire étarquer les écoutes. Au moment où je laisse un peu porter pour reprendre de l'erre tribord amures, le mousse cire à l'avant: - Zeima Hari ! (le bateau est échoué !) Personne n'a cependant senti le moindre choc; mais ce cri nous galvanise ! D'un bond, je suis à l'avant: la sonde donne neuf mètres. Je cours alors à l'arrière...mais, à mi-chemin, j'ai le souffle coupé: j'entends dans la cale le bruit sourd de l'eau battant comme un lugubre ressac les flancs intérieurs du navire. Par le roof de ma cabine, je vois une langue d'eau noire poindre à tribord et, d'un seul coup, recouvrir tout le plancher. Je comprends que tout est perdu: nous coulons avec une rapidité foudroyante ! L'eau est déjà au ras des dalots et les passagers arabes clament: " Ya Allah ! Ya Allah !" comme un cri de mort en levant les mains au ciel. J'essaie de jeter le chargement de pont par-dessus bord mais, mais l'eau inonde en quelques secondes et les vagues emportent tout. Cependant le bateau n'enfonce plus. Il s'est assis sur une roche qui a pénétré comme un gigantesque coin. Seule la dunette et une partie du gaillard d'avant émergent. Un éclat de rire nerveux me secoue devant cette désolation: c'est le combattant vaincu, réduit à l'impuissance, mais qui ne veut pas se rendre. Il rit à la face de l'adversaire en mépris du coup de grâce qu'il va recevoir..J'ai le sentiment que pour moi tout vient de finir, que je dois disparaître avec mon navire. Cela me paraît naturel et me donne une parfaite sérénité dans le désespoir, comme une anesthésie morale. Je rabroue brutalement mon pauvre Abdi qui s'acharne à plonger dans le désarroi de la cabine pour sauver quelques uns de mes objets personnels, pour lui sacrés ! A quoi bon, je suis détaché de tout. Je veux même que tout s'engloutisse pour effacer à jamais la réalité de ce cauchemar ! Trois minutes ont suffi pour anéantir une année de labeur, d'âpres luttes et de sacrifices. Chaque pièce de bois, qui maintenant se brise et se tord, est née à sa forme sous mes yeux: il me semble que je l'ai créée en façonnant le tronc d'arbre apporté de la montagne. (...) Vous avez reconnu l'auteur ? un indice ? Son fils est architecte à Paris et est le vrai sosie de son père...Je l'ai rencontré une fois, c'est incroyable. Bonjour amis(es) lecteurs(rices), Amateurs d'aventures maritimes, Alors que Wanadoo est en panne, penché sur des piles de livres (qui n'ont pas de bugs, EUX, et s'il y en a...un coup d'insecticide, et hop !) et des cartons entiers où sommeillent sagement des milliers de pages lues et relues depuis 25 ans, je ne peux m'empêcher de me faire une réflexion qui me laisse perplexe: quel est le meilleur ? Quel ouvrage me marqua le plus ? Duquel me souviendrai-je encore quand j'aurai l'âge de ne plus bouger de mon fauteuil de grand-père ? Posons la question autrement: lequel offrirais-je, à un ami, plus jeune, si je voulais lui faire découvrir ce monde incroyable de l'Aventure maritime de l'humanité, de l'Aventure tout court, la seule vraie raison qui vaille de passer du temps sur la Terre (n'ayons pas peur des mots, soyons francs, c'est si rare aujourd'hui...)? Rudement difficile ! Pour n'en évoquer que quelques uns: il y a l'épopée de Hornblower, si justement écrite, à la dimension d'une fresque historique; on peut assez justement dire que la trilogie des aventures de l'équipage du BOUNTY soutient la comparaison: quoique plus brève elle contient autant d'idéal romantique et assez de ce concentré de haine entre farouches ennemis pour tenir en haleine un auditoire des plus endurci. Dans le genre, difficile aussi de faire mieux qu' "Ouragan sur le Caine", d'Hermann Wouk. Terrifiant. VRAIMENT terrifiant. Le livre qu'on n'oublie pas... J'ai du mal à passer sous silence également le récit des expéditions du Commandant Charcot du Nord au Sud de la planète à bord du "FRANCAIS" puis du "POURQUOI-PAS ?" (dont j'apprends que l'échelle de coupée, qui permit au matelot Gonidec, seul survivant du naufrage en 1936, de regagner la côte en s'y agrippant, est transférée au musée de Saint-Malo). Dans la même veine les exploits des "polaires" comme Scott, Amundsen, Shackleton...valent toujours qu'on les recommande pour les exemples magistraux qu'ils donnent à ceux qui douteraient des capacités de l'humanité. Charcot approuverait, évidemment. Bougainville, Cook, Suffren, La Pérouse, Loti, Richard Henri Dana, Louis Lacroix, Georges Aubin, Eric Newby ne sont pas en reste pour nous faire partager quelques tranches assez saignantes de la vie (virile) à bord des grands voiliers. Des écrits qui restent. Je me souviens que quand je l'ai terminé, j'ai jeté contre le mur "Le zéro et l'infini", d'Arthur Koestler: rien à voir avec la mer, à vrai dire, mais parmi les ouvrages cités ici certains m'ont aussi fait un sacré effet ! Quant au plaisir de la re-lecture, 6 mois ou 6 ans plus tard... Plus près de nous, Slocum, Moitessier, Bombard, Chichester, Knox Johnston, Jean Gau, Le Toumelin, Loïck Fougeron, Eric Tabarly (tristesse...) nous ont fait faire de belles virées avec eux et nous ont bien éduqués...Ils ne sont pas les seuls. ....Oui, mais, alors ? Le meilleur ? Il n'y a pas de meilleur, bien sûr. Le meilleur à 20 ans ne l'est peut-être plus à 35. On peut découvrir subitement un auteur et le placer au pinacle, comme je l'avais fait pour C.S Forester et son "Hornblower", par exemple...Mais je l'avais aussi fait, auparavant, pour Moitessier, Slocum, Janichon (à 20 ans...), Cook, Charcot, Tabarly... Il y en a un autre. "Un sacré particulier", comme dirait Haddock. Atypique comme je les aime, aventurier comme personne, capable de tout: le pire et le meilleur, à cheval sur deux civilisations et qui est mort il y a quelques années, en France. A la campagne. Un personnage incroyable. Voici un extrait d'un de ses (nombreux) ouvrages: "J'ai devant moi la côte d'Afrique, la pointe de Rakmat, que je compte atteindre vers les quatre heures trente du soir. En consultant la carte, je vois que, sous le vent de ce cap, les fonds sont de sable et corail avec des profondeurs de neuf mètres. J'espère que la mer y sera plus plate et me permettra de virer plus aisément. A mesure que nous approchons de la côte, l'eau se trouble et devient jaunâtre. Malgré cela la sonde ne me donne pas le fond. D'ailleurs je suis encore à plus de huit milles de terre. Vers quatre heures la pointe de Rahmat commence à nous abriter. La mer, toujours trouble, est plus calme, mais, cependant, encore assez houleuse. Le vent mollit: la sonde donne dix mètres. Il est temps de virer. Je laisse mon thé, que le mousse vient d'apporter, et je commande la manouvre. Mais le vent est mou, la navire manque à virer. Je lui redonne de la vitesse en laissant porter; mais encore une fois, il manque son évolution. On dirait qu'une main mystérieuse s'acharne à me tenir le cap vers la terre. Mieux vaut alors virer lof pour lof, car, malgré les indications rassurantes de la carte, où ne figure aucun danger, j'ai quelque malaise à évoluer par neuf mètres de fond dans des eaux troubles... Quand le navire a terminé son évolution vent arrière, je mets le cap dans le vent pour faire étarquer les écoutes. Au moment où je laisse un peu porter pour reprendre de l'erre tribord amures, le mousse cire à l'avant: - Zeima Hari ! (le bateau est échoué !) Personne n'a cependant senti le moindre choc; mais ce cri nous galvanise ! D'un bond, je suis à l'avant: la sonde donne neuf mètres. Je cours alors à l'arrière...mais, à mi-chemin, j'ai le souffle coupé: j'entends dans la cale le bruit sourd de l'eau battant comme un lugubre ressac les flancs intérieurs du navire. Par le roof de ma cabine, je vois une langue d'eau noire poindre à tribord et, d'un seul coup, recouvrir tout le plancher. Je comprends que tout est perdu: nous coulons avec une rapidité foudroyante ! L'eau est déjà au ras des dalots et les passagers arabes clament: " Ya Allah ! Ya Allah !" comme un cri de mort en levant les mains au ciel. J'essaie de jeter le chargement de pont par-dessus bord mais, mais l'eau inonde en quelques secondes et les vagues emportent tout. Cependant le bateau n'enfonce plus. Il s'est assis sur une roche qui a pénétré comme un gigantesque coin. Seule la dunette et une partie du gaillard d'avant émergent. Un éclat de rire nerveux me secoue devant cette désolation: c'est le combattant vaincu, réduit à l'impuissance, mais qui ne veut pas se rendre. Il rit à la face de l'adversaire en mépris du coup de grâce qu'il va recevoir..J'ai le sentiment que pour moi tout vient de finir, que je dois disparaître avec mon navire. Cela me paraît naturel et me donne une parfaite sérénité dans le désespoir, comme une anesthésie morale. Je rabroue brutalement mon pauvre Abdi qui s'acharne à plonger dans le désarroi de la cabine pour sauver quelques uns de mes objets personnels, pour lui sacrés ! A quoi bon, je suis détaché de tout. Je veux même que tout s'engloutisse pour effacer à jamais la réalité de ce cauchemar ! Trois minutes ont suffi pour anéantir une année de labeur, d'âpres luttes et de sacrifices. Chaque pièce de bois, qui maintenant se brise et se tord, est née à sa forme sous mes yeux: il me semble que je l'ai créée en façonnant le tronc d'arbre apporté de la montagne. (...) Vous avez reconnu l'auteur ? un indice ? Son fils est architecte à Paris et est le vrai sosie de son père...Je l'ai rencontré une fois, c'est incroyable. "LE COIN DES LIVRES" est en panne à cause de Wanadoo. C'est le genre de chose qui est très crispante. Horreur. En tous cas, moi, ça m'épate que France Telecom soit neutralisé par une poignée de hackers qui font ça après leur travail... Et si ça se trouve, c'est un jeune de 14 ans avec des Pokemons dans les poches... RISIBLE. Ceci dit je constate que le forum remarche ce matin. Plus aucun message n'est lisible mais c'est sans doute ce que Rance Telle est Com appelle marcher. J'ai donc ouvert un compte chez Free, et on verra ! J'ai envoyé les rubriques déjà préparées du"Coin des Livres". Je vois que Sophie a pris l'interim pendant mon absence: bravo. C'est que je ne me suis pas trompé: cette rubrique ré&pond à une attente. Reste à faire un site...J'y tavaille, mais ce n'est pas si facile. Qui veut m'apprendre ? Eric. ------ Message posté via le web sur http://www.foorum.fr/ |
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11 - De robert.curbet le vendredi 09 mars 2001 à 19:22 | |||||
Monfreid, bien sur mais d'autres sont plus assidus sur frb et ont été plus rapides :-(( Je n'ai vraiment rien à retrancher à ta liste, mais j'ai pas vu Conrad !!! J'ajouterais aussi Quefellec (le père) pour ses pêcheurs bretons .. "Eric Surzur" <vogue.marine@wanadoo.fr> a écrit dans le message news: 200137-94419-28058@foorum.com... > Bonjour amis(es) lecteurs(rices), > Amateurs d'aventures maritimes, > > Alors que Wanadoo est en panne, penché sur des piles de livres (qui n'ont > pas de bugs, EUX, et s'il y en a...un coup d'insecticide, et hop !) et des > cartons entiers où sommeillent sagement des milliers de pages lues et relues > depuis 25 ans, je ne peux m'empêcher de me faire une réflexion qui me laisse > perplexe: quel est le meilleur ? > Quel ouvrage me marqua le plus ? Duquel me souviendrai-je encore quand > j'aurai > l'âge de ne plus bouger de mon fauteuil de grand-père ? > > Posons la question autrement: lequel offrirais-je, à un ami, plus jeune, si > je voulais lui faire découvrir ce monde incroyable de l'Aventure maritime de > l'humanité, de l'Aventure tout court, la seule vraie raison qui vaille de > passer du temps sur la Terre (n'ayons pas peur des mots, soyons francs, > c'est si rare aujourd'hui...)? > > Rudement difficile ! > > Pour n'en évoquer que quelques uns: il y a l'épopée de Hornblower, si > justement écrite, à la dimension d'une fresque historique; on peut assez > justement dire que la trilogie des aventures de l'équipage du BOUNTY > soutient la comparaison: quoique plus brève elle contient autant d'idéal > romantique et assez de ce concentré de haine entre farouches ennemis pour > tenir en haleine un auditoire des plus endurci. Dans le genre, difficile > aussi de > faire mieux qu' "Ouragan sur le Caine", d'Hermann Wouk. Terrifiant. VRAIMENT > terrifiant. Le livre qu'on n'oublie pas... > > J'ai du mal à passer sous silence également le récit des expéditions du > Commandant Charcot du Nord au Sud de la planète à bord du "FRANCAIS" puis du > "POURQUOI-PAS ?" (dont j'apprends que l'échelle de coupée, qui permit au > matelot Gonidec, seul survivant du naufrage en 1936, de regagner la côte en > s'y agrippant, est transférée au musée de Saint-Malo). Dans la même veine > les exploits des "polaires" comme Scott, Amundsen, Shackleton...valent > toujours qu'on les recommande pour les exemples magistraux qu'ils donnent à > ceux qui douteraient des capacités de l'humanité. Charcot approuverait, > évidemment. > > Bougainville, Cook, Suffren, La Pérouse, Loti, Richard Henri Dana, Louis > Lacroix, Georges Aubin, Eric Newby ne sont pas en reste pour nous faire > partager quelques tranches assez saignantes de la vie (virile) à bord des > grands voiliers. Des écrits qui restent. > > Je me souviens que quand je l'ai terminé, j'ai jeté contre > le mur "Le zéro et l'infini", d'Arthur Koestler: rien à voir avec la mer, à > vrai dire, mais parmi les ouvrages cités ici certains m'ont aussi fait un > sacré effet ! Quant au plaisir de la re-lecture, 6 mois ou 6 ans plus > tard... > > Plus près de nous, Slocum, Moitessier, Bombard, Chichester, Knox Johnston, > Jean Gau, Le Toumelin, Loïck Fougeron, Eric Tabarly (tristesse...) nous ont > fait > faire de belles virées avec eux et nous ont bien éduqués...Ils ne sont pas > les seuls. > > ...Oui, mais, alors ? Le meilleur ? Il n'y a pas de meilleur, bien sûr. Le > meilleur à 20 ans ne l'est peut-être plus à 35. On peut découvrir subitement > un auteur et le placer au pinacle, comme je l'avais fait pour C.S Forester > et son "Hornblower", par exemple...Mais je l'avais aussi fait, auparavant, > pour Moitessier, Slocum, Janichon (à 20 ans...), Cook, Charcot, Tabarly... > > Il y en a un autre. "Un sacré particulier", comme dirait Haddock. Atypique > comme je les aime, aventurier comme personne, capable de tout: le pire et le > meilleur, à cheval sur deux civilisations et qui est mort il y a quelques > années, en France. A la campagne. Un personnage incroyable. > > Voici un extrait d'un de ses (nombreux) ouvrages: > > "J'ai devant moi la côte d'Afrique, la pointe de Rakmat, que je compte > atteindre vers les quatre heures trente du soir. En consultant la carte, je > vois que, sous le vent de ce cap, les fonds sont de sable et corail avec des > profondeurs de neuf mètres. J'espère que la mer y sera plus plate et me > permettra de virer plus aisément. A mesure que nous approchons de la côte, > l'eau se trouble et devient jaunâtre. Malgré cela la sonde ne me donne pas > le fond. D'ailleurs je suis encore à plus de huit milles de terre. > > Vers quatre heures la pointe de Rahmat commence à nous abriter. La mer, > toujours trouble, est plus calme, mais, cependant, encore assez houleuse. Le > vent mollit: la sonde donne dix mètres. Il est temps de virer. Je laisse mon > thé, que le mousse vient d'apporter, et je commande la manouvre. Mais le > vent est mou, la navire manque à virer. Je lui redonne de la vitesse en > laissant porter; mais encore une fois, il manque son évolution. On dirait > qu'une main mystérieuse s'acharne à me tenir le cap vers la terre. Mieux > vaut alors virer lof pour lof, car, malgré les indications rassurantes de > la carte, où ne figure aucun danger, j'ai quelque malaise à évoluer par neuf > mètres de fond dans des eaux troubles... > > Quand le navire a terminé son évolution vent arrière, je mets le cap dans le > vent pour faire étarquer les écoutes. > > Au moment où je laisse un peu porter pour reprendre de l'erre tribord > amures, le mousse cire à l'avant: > - Zeima Hari ! (le bateau est échoué !) > Personne n'a cependant senti le moindre choc; mais ce cri nous galvanise ! > D'un bond, je suis à l'avant: la sonde donne neuf mètres. Je cours alors à > l'arrière...mais, à mi-chemin, j'ai le souffle coupé: j'entends dans la cale > le bruit sourd de l'eau battant comme un lugubre ressac les flancs > intérieurs du navire. Par le roof de ma cabine, je vois une langue d'eau > noire poindre à tribord et, d'un seul coup, recouvrir tout le plancher. > > Je comprends que tout est perdu: nous coulons avec une rapidité foudroyante > ! L'eau est déjà au ras des dalots et les passagers arabes clament: " Ya > Allah ! Ya Allah !" comme un cri de mort en levant les mains au ciel. > J'essaie de jeter le chargement de pont par-dessus bord mais, mais l'eau > inonde en quelques secondes et les vagues emportent tout. > Cependant le bateau n'enfonce plus. Il s'est assis sur une roche qui a > pénétré comme un gigantesque coin. Seule la dunette et une partie du > gaillard > d'avant émergent. > Un éclat de rire nerveux me secoue devant cette désolation: c'est le > combattant vaincu, réduit à l'impuissance, mais qui ne veut pas se rendre. > Il rit à la face de l'adversaire en mépris du coup de grâce qu'il va > recevoir..J'ai le sentiment que pour moi tout vient de finir, que je dois > disparaître avec mon navire. Cela me paraît naturel et me donne une parfaite > sérénité dans le désespoir, comme une anesthésie morale. > Je rabroue brutalement mon pauvre Abdi qui s'acharne à plonger dans le > désarroi de la cabine pour sauver quelques uns de mes objets personnels, > pour lui sacrés ! A quoi bon, je suis détaché de tout. Je veux même que tout > s'engloutisse pour effacer à jamais la réalité de ce cauchemar ! > Trois minutes ont suffi pour anéantir une année de labeur, d'âpres > luttes et de sacrifices. Chaque pièce de bois, qui maintenant se brise et se > tord, est née à sa forme sous mes yeux: il me semble que je l'ai créée en > façonnant le tronc d'arbre apporté de la montagne. (...) > > Vous avez reconnu l'auteur ? un indice ? Son fils est architecte à Paris et > est le vrai sosie de son père...Je l'ai rencontré une fois, c'est > incroyable. > > > > > > > > > > > > > > > > > > > > > > > > Bonjour amis(es) lecteurs(rices), > Amateurs d'aventures maritimes, > > Alors que Wanadoo est en panne, penché sur des piles de livres (qui n'ont > pas de bugs, EUX, et s'il y en a...un coup d'insecticide, et hop !) et des > cartons entiers où sommeillent sagement des milliers de pages lues et relues > depuis 25 ans, je ne peux m'empêcher de me faire une réflexion qui me laisse > perplexe: quel est le meilleur ? > Quel ouvrage me marqua le plus ? Duquel me souviendrai-je encore quand > j'aurai > l'âge de ne plus bouger de mon fauteuil de grand-père ? > > Posons la question autrement: lequel offrirais-je, à un ami, plus jeune, si > je voulais lui faire découvrir ce monde incroyable de l'Aventure maritime de > l'humanité, de l'Aventure tout court, la seule vraie raison qui vaille de > passer du temps sur la Terre (n'ayons pas peur des mots, soyons francs, > c'est si rare aujourd'hui...)? > > Rudement difficile ! > > Pour n'en évoquer que quelques uns: il y a l'épopée de Hornblower, si > justement écrite, à la dimension d'une fresque historique; on peut assez > justement dire que la trilogie des aventures de l'équipage du BOUNTY > soutient la comparaison: quoique plus brève elle contient autant d'idéal > romantique et assez de ce concentré de haine entre farouches ennemis pour > tenir en haleine un auditoire des plus endurci. Dans le genre, difficile > aussi de > faire mieux qu' "Ouragan sur le Caine", d'Hermann Wouk. Terrifiant. VRAIMENT > terrifiant. Le livre qu'on n'oublie pas... > > J'ai du mal à passer sous silence également le récit des expéditions du > Commandant Charcot du Nord au Sud de la planète à bord du "FRANCAIS" puis du > "POURQUOI-PAS ?" (dont j'apprends que l'échelle de coupée, qui permit au > matelot Gonidec, seul survivant du naufrage en 1936, de regagner la côte en > s'y agrippant, est transférée au musée de Saint-Malo). Dans la même veine > les exploits des "polaires" comme Scott, Amundsen, Shackleton...valent > toujours qu'on les recommande pour les exemples magistraux qu'ils donnent à > ceux qui douteraient des capacités de l'humanité. Charcot approuverait, > évidemment. > > Bougainville, Cook, Suffren, La Pérouse, Loti, Richard Henri Dana, Louis > Lacroix, Georges Aubin, Eric Newby ne sont pas en reste pour nous faire > partager quelques tranches assez saignantes de la vie (virile) à bord des > grands voiliers. Des écrits qui restent. > > Je me souviens que quand je l'ai terminé, j'ai jeté contre > le mur "Le zéro et l'infini", d'Arthur Koestler: rien à voir avec la mer, à > vrai dire, mais parmi les ouvrages cités ici certains m'ont aussi fait un > sacré effet ! Quant au plaisir de la re-lecture, 6 mois ou 6 ans plus > tard... > > Plus près de nous, Slocum, Moitessier, Bombard, Chichester, Knox Johnston, > Jean Gau, Le Toumelin, Loïck Fougeron, Eric Tabarly (tristesse...) nous ont > fait > faire de belles virées avec eux et nous ont bien éduqués...Ils ne sont pas > les seuls. > > ...Oui, mais, alors ? Le meilleur ? Il n'y a pas de meilleur, bien sûr. Le > meilleur à 20 ans ne l'est peut-être plus à 35. On peut découvrir subitement > un auteur et le placer au pinacle, comme je l'avais fait pour C.S Forester > et son "Hornblower", par exemple...Mais je l'avais aussi fait, auparavant, > pour Moitessier, Slocum, Janichon (à 20 ans...), Cook, Charcot, Tabarly... > > Il y en a un autre. "Un sacré particulier", comme dirait Haddock. Atypique > comme je les aime, aventurier comme personne, capable de tout: le pire et le > meilleur, à cheval sur deux civilisations et qui est mort il y a quelques > années, en France. A la campagne. Un personnage incroyable. > > Voici un extrait d'un de ses (nombreux) ouvrages: > > "J'ai devant moi la côte d'Afrique, la pointe de Rakmat, que je compte > atteindre vers les quatre heures trente du soir. En consultant la carte, je > vois que, sous le vent de ce cap, les fonds sont de sable et corail avec des > profondeurs de neuf mètres. J'espère que la mer y sera plus plate et me > permettra de virer plus aisément. A mesure que nous approchons de la côte, > l'eau se trouble et devient jaunâtre. Malgré cela la sonde ne me donne pas > le fond. D'ailleurs je suis encore à plus de huit milles de terre. > > Vers quatre heures la pointe de Rahmat commence à nous abriter. La mer, > toujours trouble, est plus calme, mais, cependant, encore assez houleuse. Le > vent mollit: la sonde donne dix mètres. Il est temps de virer. Je laisse mon > thé, que le mousse vient d'apporter, et je commande la manouvre. Mais le > vent est mou, la navire manque à virer. Je lui redonne de la vitesse en > laissant porter; mais encore une fois, il manque son évolution. On dirait > qu'une main mystérieuse s'acharne à me tenir le cap vers la terre. Mieux > vaut alors virer lof pour lof, car, malgré les indications rassurantes de > la carte, où ne figure aucun danger, j'ai quelque malaise à évoluer par neuf > mètres de fond dans des eaux troubles... > > Quand le navire a terminé son évolution vent arrière, je mets le cap dans le > vent pour faire étarquer les écoutes. > > Au moment où je laisse un peu porter pour reprendre de l'erre tribord > amures, le mousse cire à l'avant: > - Zeima Hari ! (le bateau est échoué !) > Personne n'a cependant senti le moindre choc; mais ce cri nous galvanise ! > D'un bond, je suis à l'avant: la sonde donne neuf mètres. Je cours alors à > l'arrière...mais, à mi-chemin, j'ai le souffle coupé: j'entends dans la cale > le bruit sourd de l'eau battant comme un lugubre ressac les flancs > intérieurs du navire. Par le roof de ma cabine, je vois une langue d'eau > noire poindre à tribord et, d'un seul coup, recouvrir tout le plancher. > > Je comprends que tout est perdu: nous coulons avec une rapidité foudroyante > ! L'eau est déjà au ras des dalots et les passagers arabes clament: " Ya > Allah ! Ya Allah !" comme un cri de mort en levant les mains au ciel. > J'essaie de jeter le chargement de pont par-dessus bord mais, mais l'eau > inonde en quelques secondes et les vagues emportent tout. > Cependant le bateau n'enfonce plus. Il s'est assis sur une roche qui a > pénétré comme un gigantesque coin. Seule la dunette et une partie du > gaillard > d'avant émergent. > Un éclat de rire nerveux me secoue devant cette désolation: c'est le > combattant vaincu, réduit à l'impuissance, mais qui ne veut pas se rendre. > Il rit à la face de l'adversaire en mépris du coup de grâce qu'il va > recevoir..J'ai le sentiment que pour moi tout vient de finir, que je dois > disparaître avec mon navire. Cela me paraît naturel et me donne une parfaite > sérénité dans le désespoir, comme une anesthésie morale. > Je rabroue brutalement mon pauvre Abdi qui s'acharne à plonger dans le > désarroi de la cabine pour sauver quelques uns de mes objets personnels, > pour lui sacrés ! A quoi bon, je suis détaché de tout. Je veux même que tout > s'engloutisse pour effacer à jamais la réalité de ce cauchemar ! > Trois minutes ont suffi pour anéantir une année de labeur, d'âpres > luttes et de sacrifices. Chaque pièce de bois, qui maintenant se brise et se > tord, est née à sa forme sous mes yeux: il me semble que je l'ai créée en > façonnant le tronc d'arbre apporté de la montagne. (...) > > Vous avez reconnu l'auteur ? un indice ? Son fils est architecte à Paris et > est le vrai sosie de son père...Je l'ai rencontré une fois, c'est > incroyable. > > > > > > "LE COIN DES LIVRES" est en panne à cause de Wanadoo. C'est le genre de chose > qui est très crispante. Horreur. En tous cas, moi, ça m'épate que France Telecom > soit neutralisé par une poignée de hackers qui font ça après leur travail... > Et si ça se trouve, c'est un jeune de 14 ans avec des Pokemons dans les poches... > RISIBLE. > Ceci dit je constate que le forum remarche ce matin. Plus aucun message n'est > lisible mais c'est sans doute ce que Rance Telle est Com appelle marcher. > J'ai donc ouvert un compte chez Free, et on verra ! > J'ai envoyé les rubriques déjà préparées du"Coin des Livres". Je vois que Sophie > a pris l'interim pendant mon absence: bravo. C'est que je ne me suis pas trompé: > cette rubrique ré&pond à une attente. Reste à faire un site...J'y tavaille, mais > ce n'est pas si facile. > Qui veut m'apprendre ? > Eric. > > > > > > > > > > > > > > > > > > > > ------ > Message posté via le web sur http://www.foorum.fr/ |
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12 - De Eric Surzur le samedi 10 mars 2001 à 23:48 | |||||
Bon, bravo Robert, bravo Jean-luc ! Je vous promets que je vous prépare un bon texte pour mon anniversaire (demain 11 mars). Je plonge dans les cartons et j'essaie de trouver le temps cet après- midi ou lundi matin. Cet a.m je risque d'avoir du monde dans la boutique, ne soyez pas décus, on ne sait jamais... ¨Parenthèse: je viens de relire "L'INCROYABLE HENRY DE MONFREID", de Daniel GRANDCLEMENT (Grasset). Je vous le recommande chaudement, à tous points de vue. Il a fréquenté et suivi De Monfreid durant 3 ans. C'est la seule et géniale biographie que je connaisse du "Vieux pirate", comme l'appelait son copain Kessel... Musée De Monfreid, à Ingrandes (Cher), où il a fini sa vie: http://www. multimania.com/demonfreid/musee.htm Liens: http://www.multimania.com/demonfreid/BIBLIOMONFREID.HTML Découvrez De Monfreid ! ------ Message posté via le web sur http://www.foorum.fr/ |
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