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Salut William,
Bon, je reconnais que la barre à roue ne suscite pas dans ma chair de
tremblements particuliers ni d'extase notable. J'ai traversé la Méditerranée
sur un Sun Rise équipé d'une barre franche et j'ai le souvenir d'un bateau
très agréable à barrer, même par gros temps. Ensuite l'Atlantique sur
plusieurs bateaux équipés de barre à roue , sans doute parce qu'ils étaient
plus gros, et c'était parfois pénible ces tours de roue dans un sens, dans
l'autre, sans arrêt.
Le vrai problème vient plutôt du dessin des safrans et des coques. Tu es
passé par les Glénans ? As-tu déjà navigué sur un Folhavoal ? Au début la
barre était odieuse, carrément. Hyper dure, même par petit temps. Une
modification sous forme de compensation supplémentaire a tout arrangé, enfin
presque car les grands chefs ne voulaient pas qu'elle devienne neutre à
toutes les allures, ce qui était louable...mais c'était léger.
Et puis j'ai par contre le souvenir de bords très puissants, tirés dans
l'archipel, sur des Côtres, vent de travers, sous le soleil, le bateau
poussant une vague d'étrave d'anthologie, à sa vitesse maximum...je me
souviens de la réflexion d'un stagiaire ébahi et presque en transes, à la
barre (franche, pour ceux qui ne connaissent pas ce bateau au grément
aurique):
"il n'y a plus de bateau, il n'y a plus d'homme, il y a
un "homme-bateau", j'ai les pieds qui vont jusqu'à l'étrave
(avec un geste montrant comme des
racines courant depuis ses bottes jusqu'à l'avant)...".
Je partageais son point de vue, que tout le monde pensait tout bas, à bord.
On n'aurait jamais eu cette réflexion avec une barre à roue, même sur un
beau et grand bateau à 5 millions de francs. La différence qui fait la
petite musique, elle est là, à mon avis.
Et si la barre franche est dure, c'est que le dessin est à revoir. On ne
m'enlèvera pas de l'idée que des drosses qui sautent au moment où il ne faut
pas, c'est grave. Et demandez à un propriétaire de barre à roue s'il n'a
jamais eu d'ennuis. J'ai lu dans un message que la démultiplication pouvait
arranger une barre trop dure: OUILLE LES ENNUIS A VENIR ! Là, c'est tendre
le baton pour se faire battre car le mécanisme va tout encaisser...jusqu'au
jour où.............sous spi, le vent va refuser et ...Sûr. Et
que va-t-il se passer ? Le bateau va devenir très ardent, tu vas compenser
en abattant. Il faudra forcer...ça va être dur. Un peu plus, peut-être ? Et
les gars, si on affalait ce spi, ça commence à être dur !
Oi, mais voilà, le speedo grimpe: 6 nds, 7 nds, 9 nds, 11 nds........C'est
très excitant ! On tarde à affaler...Et là, juste quand il ne fallait pas
(la côte n'est pas très loin sous le vent):
J'AI PLUS'D BARRE ! Le bateau se couche, le tangon est sur l'étai et appuie
come un sourd car le spi chalute 3 tonnes d'eau, Sylvie est à l'eau à 30 m
derrière sans gilet et panique en crachant de l'eau, les manivelles
................etc............etc
Car "rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme" (Lavoisier). Et
dans notre cas, la dureté - masquée - de la barre est en réalité en train
d'user consciencieusement tout le mécanisme en commeçant automatiquement par
son point le plus faible. Jéparaison ?
Et un jour, la "transformation" accumulée des résistances est brutalement
libérée sous la forme d'un juron, d'un tangon qui part, d'un bateau couché,
de Sylvie à l'eau....c'est qu'il y a des forces drôlement obscures et
puissantes sur nos petits bateaux, hein ?
Eric.
ps: et bien rares sont les bateaux de série où un axe carré est prévu pour
emmancher une barre franche de secours utilisable.
Quant aux godemichés, euh...y'en avait pas au CNG ! Y'avait nettement mieux
! Ca a donc changé autant q' ça ? Triste époque, mon gars, quand même !
D'mon temps, tiens....on était plus proche de la nature, ouais...sacrés
souvenirs.
William Marie <wmarie@netcourrier.com> a écrit dans le message :
ylv26.1452$Lg5.2625674@nnrp5.proxad.net...
>
> "Eric Surzur" <vogue.marine@wanadoo.fr> a écrit dans le message news:
> 92ceoh$pag$2@wanadoo.fr...
> > Bonjour,
> > Franchement, cela n'apporte que des ennuis:
> > - cockpit sacrifié (surtout au mouillage)
> > - problèmes de drosses,
> > - grincements en tous genres un jour ou l'autre,
> > - moins bonne sensibilité qu'une barre franche,
> > - un jour, sous spi, par bon vent, le vent va se mettre à refuser. Sûr.
Et
> /... tout un tas de choses horribles envisagées .../
>
> Ben moi je ne connais que la barre à roue des Sun-Rise des Glénans sur
> lesquels j'ai fait mes classes : douce, manoeuvrante, fiable et il y avait
> l'axe dans le fond du cockpit sur lequel emmancher une barre franche (la
mal
> nommée puisqu'il faut tirer à gauche pour aller à droite), godemiché
préféré
> de notre ami Eric...
>
> Passant sur un Daimio de 7 m, la barre franche ça pouvait encore aller.
> Mais sur le Symphonie, dans la vacherie, ça devient un sacré excercice de
> musculation (c'est que j'ai des mimines d'informaticien au chômage, moi,
pas
> spécialement Popeye). Même Castor (mon pilote, avec son jumeau Pollux)
> trouve que c'est dur pour lui (et son petit moteur) et la course a un
champ
> réduit. J'aurais préféré une encombrante (c'est vrai) barre à roue ce qui
> démultiplie aussi les efforts du pilote.
> --
> -=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=
> William Marie
> Toulouse (France)
> e-mail : mailto:wmarie@netcourrier.com
> Web : http://wmarie.free.fr
> -=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=
>
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